Mis en détention provisoire le 10 octobre 2019 à la prison d'El-Harrach, le président du RAJ a vu son mandat de dépôt prolongé début février 2020. Au bout de quatre heures de plaidoiries par un collectif de défense composé de 13 avocats lors du premier procès du président du Rassemblement Action Jeunesse et militant actif, Abdelouahab Fersaoui, qui s'est tenu hier au tribunal de Sidi M'hamed (Alger), le verdict a été renvoyé au 6 avril prochain. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a demandé une peine de deux ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA. "Les 13 avocats du collectif de défense ont tous plaidé et réclamé l'acquittement, car le dossier de Fersaoui est vide", a indiqué Me Yamina Allili, membre du collectif. L'avocate espère "une décision équitable" lors du prochain procès. "On garde toujours espoir", assène-t-elle, quoiqu'elle n'ait pas manqué de faire part de son inquiétude. "Vu les pratiques du pouvoir, il y aura vraisemblablement une condamnation comme lors des précédents procès. La preuve, c'est le report du verdict au 6 avril", soutient-elle. "Ils n'avaient pas l'intention de le libérer. C'est une manière de faire pression sur les activistes, les politiques et la révolution en général", commente encore Me Allili. Mis en détention provisoire le 10 octobre 2019 à la prison d'El-Harrach, le président du RAJ a vu son mandat de dépôt prolongé début février 2020, avant que son procès ne soit enfin programmé. Il est poursuivi pour les chefs d'inculpation d'"atteinte à l'intégrité du territoire national" et "incitation à la violence", en vertu des articles 74 et 79 du code pénal. Militant actif du hirak, il a été presque de toutes les manifestations organisées depuis le 22 février 2019, avant qu'il ne soit jeté en prison, comme c'était le cas de beaucoup d'autres militants, comme Karim Tabbou, Samir Belarbi ou encore Fodil Boumala et d'autres militants moins connus. L'arrestation du président du RAJ a donné cours à une vague de dénonciations et de protestations en Algérie comme à l'étranger. Depuis le 10 octobre, les militants n'ont cessé de réclamer, dans les marches du mardi et du vendredi, son élargissement. Par ailleurs, l'activiste Zohir Keddam a été libéré hier après avoir écopé d'une condamnation à 6 mois de prison avec sursis. Arrêté le vendredi 13 mars et placé sous mandat de dépôt le 16 mars par le tribunal de Bir Mourad-Raïs, Zohir Keddam est accusé d'"incitation à attroupement non armé" et "détention de publications pouvant porter atteinte à l'unité et intérêt national", selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Le procureur du tribunal avait requis 18 mois de prison ferme et une amende de 100 000 DA. Arab C.