- À Jijel, 7 militaires chargés de la sécurité d'une entreprise ont été la cible d'une attaque terroriste à Selma. - À Skikda, 2 citoyens ont été tués dans un faux barrage. - À Boumerdès, 4 militaires ont été blessés lors du passage de leur camion sur une bombe artisanale dans la commune de Thénia. L'Est du pays aura connu un week-end particulièrement sanglant avec une série d'attentats qui vont de Thénia à Skikda, en passant par Jijel. Ainsi, dans la localité de Selma, près de Jijel, une embuscade meurtrière coûtera la vie à sept militaires tandis que quatre autres éléments de l'ANP seront blessés. On déplore, par ailleurs, la mort d'un civil dans ce même attentat, portant les pertes à huit personnes pour ce seul acte terroriste. Ainsi, dans l'après-midi de ce jeudi, aux environs de 17h, une patrouille militaire, chargée d'assurer la sécurité au niveau d'un chantier de l'entreprise Cogc, entreprise qui travaille sur la réalisation d'une ligne haute tension entre El-Kseur (Béjaïa) et la commune de Chekfa (Jijel), est tombée dans une embuscade terroriste au lieudit El-Mkile, dans la commune de Selma, au sud-ouest de Jijel. La patrouille militaire sera surprise par l'explosion d'une bombe artisanale sur son chemin, avant d'être la cible de tirs nourris. Les assaillants — dont le nombre n'a pas été déterminé — appartiendraient à une phalange terroriste du nom de “Katibat Ibad Arrahmane”. Cette attaque terroriste se soldera par la mort de sept militaires ainsi que d'un chauffeur civil de l'entreprise Cogc. Les quatre militaires blessés au cours de cette opération ont été transférés, indique-t-on, à l'hôpital Mohamed-Seddik-Benyahia de la ville de Jijel, hôpital où sont gardées par ailleurs les dépouilles des huit victimes. à la suite de cet attentat, le commandement militaire de l'ANP, à Jijel, a aussitôt déclenché une vaste opération de ratissage dans les maquis environnants. Ce même jeudi, non loin de Jijel, cette fois-ci dans la commune de Tamalous qui relève de la wilaya de Skikda, un faux barrage a été dressé par un groupe terroriste vers huit heures du matin, entre Cheraïa et Sidi-Mansour, au lieu-dit Messabah. Un fourgon de marque Peugeot J-9, qui transportait des voyageurs, a été alors intercepté. Le groupe terroriste a procédé à la fouille des passagers et en a isolé deux. Ces derniers seront froidement égorgés avant d'être sauvagement décapités. Les autres voyageurs seront violemment pris à partie et roués de coups puis rackettés avant d'être relâchés. Selon des témoignages recueillis auprès de rescapés, le groupe terroriste était composé de 25 à 30 éléments qui portaient des tenues afghanes et qui arboraient différents types d'armes. Ce groupe serait parmi les hordes du GSPC qui sévissent encore dans les zones isolées de la wilaya. Dans leur repli, les assaillants ont emporté avec eux les têtes de leurs victimes, avant de les abandonner un peu plus loin. Les têtes seront retrouvées quelques heures plus tard, jetant un grand effroi parmi la population locale. Les cadavres étêtés ont été transportés à la morgue du secteur sanitaire de Tamalous. L'enterrement des deux victimes a eu lieu le jour du drame, dans l'après-midi, en présence d'une foule nombreuse. Pour clore cette liste macabre, signalons cette autre attaque terroriste contre un convoi militaire qui a eu lieu ce jeudi toujours, vers 10h du matin, dans la commune de Thénia, à 12 km à l'ouest de Boumerdès. Selon nos sources, un camion, transportant une patrouille d'éléments de l'ANP, a sauté sur une bombe à Gaddoura, sur les hauteurs de Thénia. Bilan : quatre militaires blessés qui seront évacués vers l'hôpital de Bordj-Menaïel pour recevoir les soins d'urgence. Deux d'entre eux dont les jours pourraient être en danger, ont été transférés, signale-t-on, vers l'hôpital militaire de Aïn Naâdja. Cette série d'attentats marque, est-il utile de le souligner, une violente recrudescence du terrorisme dans notre pays. Elle survient moins d'une semaine avant le référendum du 29 septembre et constitue, sans nul doute, une réponse des djihadistes du GIA et du GSPC encore en cavale à l'offre de paix du président Bouteflika. Mourad Bouchama/ Z. Réda/M.T.