Les concernés opéraient en collaboration avec d'autres personnes chargées d'acheminer les migrants clandestins vers la ville de Tamanrasset en contournant les itinéraires contrôlés. Un réseau de passeurs de migrants clandestins impliquant trois agents de police a été récemment démantelé à Tamanrasset. De sources bien informées, on a appris que les mis en cause ont été auditionnés par une commission de la Dgsn qui a été saisie pour examiner de plus près le cas des policiers à la dérive. Ces derniers, indique la même source, opéraient en collaboration avec un transporteur clandestin, instituteur de profession, et un taxieur, tous les deux chargés d'acheminer les migrants clandestins vers la ville de Tamanrasset en contournant les itinéraires contrôlés. Ils prennent donc le relais des passeurs qui transportaient les migrants ayant réussi à franchir les frontières pour remonter jusqu'au village d'Amsel, sis à 30 km du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset, où ils devaient être récupérés pour atteindre leur destination finale. La première mission des transporteurs arrêtés était d'éviter le barrage de la Gendarmerie nationale dressé à l'entrée de cette localité. Cependant, cette course négociée préalablement à des prix élevés, voire exagérés, ne marque pas la fin du calvaire des migrants car, une fois le barrage dépassé, ils subissent le pire des scénarios : une mise en scène d'une descente policière fomentée de toutes pièces pour les délester de leurs biens et objets de valeur avant de les renvoyer vers leur pays d'origine. Les plus récalcitrants seraient même passés à tabac, comme c'était le cas d'un jeune migrant qui aura miraculeusement réussi à échapper aux supplices infligés par les auteurs du faux barrage. Une fois arrivé au chef-lieu de la wilaya, le Subsaharien rescapé s'est directement rendu au commissariat de police pour déposer une plainte. À la grande surprise des limiers engagés dans le cadre de cette affaire, on découvre que les plans des "agressions" et des "escroqueries" dénoncées étaient minutieusement échafaudées de connivence avec trois policiers en civil, dont deux d'entre eux figuraient sur la liste des prochaines mutations après avoir accompli la période requise de service dans cette wilaya du Grand-Sud. Arrêtés en premier, les deux transporteurs auraient balancé leurs complices et révélé des informations utiles aux enquêteurs qui semblent être plus que déterminés à faire aboutir leurs investigations à même de démasquer les éléments de la pègre et de remonter jusqu'au cerveau de ce réseau de passeurs. Pour de plus amples informations, nous avons contacté le chef de la sûreté de wilaya de Tamanrasset, Terki Khaldoune, qui dit n'avoir "aucune information" en mesure d'infirmer ou de confirmer cette affaire.