Dans une déclaration faite jeudi, lors d'une réunion du Comité technique conjoint (JTC), un organe du Comité ministériel mixte de suivi de l'accord Opep et non-Opep (JMMC), le secrétaire général de l'Opep, Mohammad Sanusi Barkindo, a évoqué l'évolution du marché pétrolier, estimant que "le pire de la crise actuelle est peut-être passé". Le SG de l'Opep se montre ainsi optimiste face à l'ampleur de la crise pétrolière qui secoue les marchés. Cette crise est engendrée essentiellement par l'atonie de la demande et la pandémie de coronavirus, et non par l'approvisionnement, ce qui signifie que de tous les outils nécessaires, l'amélioration de la croissance mondiale et, partant, de la demande, est le plus important et urgent à mettre en œuvre. Sauf que cela ne relève pas de la seule volonté de l'Opep et de ses alliés, mais dépend, dans une large mesure, de la situation pandémique qui prévaut dans le monde et des capacités de résilience des pays. L'Opep et ses partenaires ont fait un grand effort, en retirant du marché près de 8 millions de barils par jour, sans pour autant apporter de réponse satisfaisante à l'inquiétude, bien légitime, des marchés qui ne savent pas dans quelle direction cette pandémie va les mener. Désabusés, les producteurs ne peuvent que constater les dégâts provoqués par la crise, avec des prix qui continuent de dévisser. Les cours de l'or noir évoluent actuellement autour de 41 dollars le baril. Les cours du pétrole brut algérien (Sahara Blend), par exemple, ont atteint 40,98 dollars le baril au mois de septembre 2020, contre 45,64 dollars en août dernier, soit une baisse de 4,66 dollars (10,2%). Ce niveau de prix est loin du prix sur la base duquel le budget de l'Etat est élaboré. Et tant que le marché est en difficulté, le budget reste sous forte pression. Cela vaut pour tous les producteurs dont le pétrole compte pour beaucoup dans les choix budgétaires. En tout cas, l'Opep et ses partenaires comptent sur la participation active des membres de l'alliance à l'effort collectif de stabilisation des marchés. Mohammad Sanusi Barkindo se dit confiant dans les perspectives et dans les capacités du groupe à surmonter les difficultés. "Depuis plus de six mois maintenant, nous travaillons côte à côte pour faire face à une crise du marché qui est sans précédent et historique", a-t-il dit. Et d'ajouter, par ailleurs qu'"en examinant les perspectives à plus long terme du marché pétrolier, telles qu'énoncées dans le World Oil Outlook (rapport annuel de l'Opep 2020), récemment lancé, on constate que la demande mondiale d'énergie primaire va s'accélérer et continuer de croître, avec une augmentation de 25% au cours des 25 prochaines années", soulignant que "le pétrole devrait conserver la plus grande part du mix énergétique, représentant près de 28% en 2045".