Résumé : Fadhéla prie Rédha d'expliquer à sa mère pourquoi il ne voulait pas qu'elle vienne, car elle est âgée et pourrait mal le prendre. Il risque d'avoir des regrets toute sa vie. Il suit son conseil et lors du bref appel il lui explique tout. Ils partent ensuite au restaurant. Rédha bloque un appel puis supprime des messages qu'il reçoit sans arrêt... - Ce sont des pubs, dit-il, avant d'éteindre son portable. Je ne veux pas qu'on nous dérange. Ce soir est unique. C'est une date à ne pas oublier. - Je ne risque pas, répond Fadhéla. Il y a la date et l'heure à la seconde près sur l'échographie. Je n'arrive pas encore à réaliser que nous serons parents dans quelques mois. Elle fronce les sourcils en apercevant Saïd au fond de la salle. - Il est là, murmure-t-elle en le lui désignant du regard. Ce ne peut pas être une coïncidence ! Il nous a suivis ? - De qui parles-tu ? l'interroge-t-il en tournant la tête, suivant son regard. Saïd, ici ? - De tous les restaurants de Londres, il fallait qu'il vienne ici. Si on n'avait pas commandé, on partirait ailleurs, dit-elle exaspérée, alors que Rédha posait la main sur la sienne. Ce n'est pas de chance. Je me sentais observée et quand je cherche je le trouve, lui. - Calme-toi, chérie. Il est libre d'aller où il veut et de dîner où cela lui plaît. Cela ne doit pas gâcher notre soirée, la prie-t-il. Ignore-le. Ou si tu veux, on échange de place, propose-t-il. Fadhéla retire sa main puis, fermant les yeux, elle se masse les tempes. - Il nous a suivis, j'en suis sûre. - Non, ce n'est pas possible, réplique Rédha. Pourquoi le ferait-il ? Ce n'est pas un psychopathe. - Regarde, il n'a pas encore été servi. Il a juste un verre à la main. D'ailleurs, il le soulève en leur direction et leur sourit en hochant la tête, comme pour les saluer. - J'espère qu'il ne va pas s'inviter à notre table, émet-elle, l'avertissant. S'il vient et que tu le laisses s'asseoir, moi, je pars. Je ne le sens plus. Pourquoi a-t-il fallu qu'on vienne ici ? - Je dois t'avouer qu'avant on y venait avec d'autres amis, confie Rédha. Mais je ne pouvais pas savoir qu'il serait là ce soir. Si tu veux, je peux demander au serveur qu'on a changé d'avis et qu'on emporterait tout. On sera plus à l'aise à la maison. - Ah non ! On mange ici. Hors de question qu'on parte. Dès qu'il est venu à la maison, il avait gâché ma joie. J'aurais dû y voir un signe. Mais bon... - Alors souris, la prie Rédha. Un grand sourire. Je n'aime pas te voir tendue. Je vais me laver les mains. Je ne tarde pas. Il quitte la table au moment où le serveur apporte les entrées et la paëlla. Elle n'y touche pas, décidant d'attendre Rédha. Elle cherche du regard si les toilettes sont visibles et là, elle s'aperçoit que Saïd n'est plus à sa table. Elle ne l'a pas vu sortir. À moins qu'il ne soit allé aux toilettes. Elle s'apprête à se lever quand elle voit Rédha revenir. Saïd aussi. Il va à sa table mais change de place. Il lui tourne le dos. Elle préfère ainsi car elle n'aurait rien pu avaler. - Il t'a suivi aux toilettes, remarque-t-elle. Il est malade, ma parole ! - Je lui ai dit de partir. Figure-toi qu'il m'a rappelé que le restaurant ne m'appartient pas, réplique Rédha. Je lui ai dit qu'on ne veut pas le voir. - Vivement qu'il sorte de nos vies ! - Ne parlons plus de lui, la prie Rédha. Oublie-le. Régale-toi. Moi, je ne peux plus attendre. Je meurs de faim. Bon appétit ! - Toi aussi... Fadhéla sourit en le regardant manger rapidement. - Un vrai régal, dit-il. Allez, mange ! Après on prendra des glaces pour le dessert. On les dégustera à la maison. Loin de Saïd. S'il ose encore nous épier, je lui arrache les yeux...
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