La rentrée scolaire exceptionnelle de 2020, crise sanitaire oblige, suscite de grandes inquiétudes et il n'est pas exclu que l'on assiste à une éventuelle action de protestation dont les contours se décideront demain, mardi, à l'occasion du conseil de wilaya du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste). Entre grève et mouvement de contestation, le conseil doit décider de la voie à suivre alors qu'une forte tendance vers le débrayage est enregistrée au sein du corps enseignant. Le Cnapeste n'est pas le seul syndicat à être monté au créneau pour dénoncer les dysfonctionnements qui ont marqué cette reprise des classes placée sous le signe de la Covid-19 à l'image du Snapest et de l'Unpef. En effet, et selon une source, plusieurs cas de Covid-19 parmi le personnel éducatif ont été enregistrés et confirmés depuis mercredi dernier, jour de la rentrée scolaire qui a concerné les deux paliers du moyen et du secondaire. Elle évoque le cas d'une employée administrative dans un lycée, d'une enseignante et de quatre élèves dans deux CEM et d'un agent de sécurité dans un autre CEM. Les griefs retenus sont le non-respect du protocole sanitaire enregistré dans certains établissements scolaires, ainsi que le volume horaire hebdomadaire chargé imposé aux enseignants. "Certains établissements ont respecté le protocole sanitaire autant que faire se peut alors que d'autres n'ont même pas encore établi leurs emplois du temps", explique notre source. Rappelons qu'à ce propos, le Dr Youcef Boukhari, chef du service de prévention à la Direction de la santé et de la population (DSP) d'Oran, avait indiqué qu'un protocole avait été mis en place en collaboration avec la Direction de l'éducation, regrettant, toutefois, qu'il ne soit pas respecté. Il n'avait pas hésité à qualifier la situation d'anarchique en faisant remarquer le taux d'absentéisme important des enseignants. De son côté, Imène Aous, la porte-parole de wilaya du Conseil d'enseignants des lycées d'Algérie (Cela-Oran), et commentant cette rentrée, a estimé que la formule des groupes décidée pour cette année devrait être reconduite, mais en renforçant le personnel enseignant dans tous les établissements scolaires du pays. "On aurait aimé travailler de cette manière depuis des années", ajoute-t-elle, exhortant le ministère de tutelle à ouvrir davantage de postes budgétaires pour solutionner ce problème. "À Oran, sur les 88 enseignants qui étaient en surnombre, 40 ont été rappelés par la direction de wilaya", précise-t-elle, en faisant le vœu de voir cette démarche se généraliser pour combler les carences en encadrement éducatif.