De nombreux pays et organisations, régionales et internationales, ont réagi à l'escalade militaire marocaine dans la zone tampon d'El-Guerguerat contre des manifestants sahraouis, dont l'Algérie qui a appelé vendredi soir "à la retenue", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "L'Algérie déplore vivement les graves violations du cessez-le-feu enregistrées ce matin dans la zone d'El-Guerguerat au Sahara occidental. Elle appelle à la cessation immédiate de ces opérations militaires, dont les conséquences sont de nature à affecter la stabilité de toute la région", a indiqué le communiqué du MAE, soutenant que "l'Algérie appelle les deux parties, le royaume du Maroc et le Front Polisario, à faire preuve d'un sens de responsabilité et de retenue, et au respect, dans son intégralité, de l'Accord militaire n°1, signé entre elles et l'ONU". En tant que pays frontalier et au statut d'observateur dans le dialogue de paix, au même titre que l'Algérie, la Mauritanie a affirmé, elle aussi, suivre avec "une grande préoccupation" la situation, appelant également à "la retenue et à privilégier la voie de la sagesse et de la raison", selon un communiqué officiel cité par l'agence mauritanienne d'information (AMI). "La Mauritanie exhorte tous les acteurs à préserver le cessez-le-feu et à rechercher une solution urgente et consensuelle de la crise, conformément aux mécanismes et modalités des Nations unies, solution qui préserve les intérêts des parties et épargne la zone davantage de conflits", a ajouté son ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens à l'extérieur. "Le Secrétaire général se déclare gravement préoccupé par les conséquences possibles des derniers développements au Sahara occidental", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du SG de l'ONU, affirmant que le chef de l'ONU "reste déterminé à faire tout son possible pour éviter l'effondrement du cessez-le-feu en place depuis le 6 septembre 1991". L'Instance maghrébine pour la paix et la sécurité dans les Etats du Maghreb a condamné l'agression marocaine "dangereuse" contre le peuple sahraoui, soulignant que la solution à la cause sahraouie "viendra par le référendum et non par l'agression". Désigner un nouvel émissaire de l'ONU Tout en réclamant la désignation d'un nouvel émissaire onusien au Sahara occidental, "Moussa Faki Mahamat exprime sa profonde préoccupation suite à la détérioration de la situation au Sahara occidental, notamment dans la zone d'El-Guerguerat, et des menaces graves de rupture du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991", a affirmé l'Union africaine dans un communiqué. L'Espagne, ancienne puissance coloniale au Maroc et au Sahara occidental, a appelé aussi à la retenue. Le gouvernement espagnol "exhorte les parties à reprendre le processus de négociation et à avancer vers une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable", a indiqué le ministère espagnol des Affaires étrangères dans un communiqué publié vendredi soir. "Le gouvernement espagnol soutient les efforts du Secrétaire général des Nations unies pour garantir le respect du cessez-le-feu au Sahara occidental", a ajouté le ministère. "Ces derniers jours, l'Espagne a fait des démarches en ce sens, en appelant à la responsabilité et à la retenue", a-t-il encore indiqué, a rapporté l'APS. "Ces événements démontrent l'importance d'une relance rapide du processus politique, qui passe notamment par la nomination dans les meilleurs délais d'un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies", a déclaré le ministère français des Affaires étrangères, dont le pays est accusé par le Front Polisario de soutenir la colonisation marocaine du Sahara occidental. Pour sa part, la Russie a appelé aussi à la reprise urgente des négociations, sous l'égide de l'ONU. Le ministère russe des Affaires étrangères a exhorté, dans un communiqué, à faire "preuve de retenue maximale et d'éviter de prendre des mesures qui pourraient aggraver la situation au Sahara occidental", appelant par ailleurs à la nomination d'un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental. Depuis la démission de l'ancien représentant du SG de l'ONU pour le Sahara occidental en mai 2019, les discussions sont à l'arrêt. Le chef de la Commission des Affaires étrangères du Parlement italien, Piero Fassino, s'est dit vendredi lui aussi préoccupé par les informations faisant état de violences à El-Guerguerat. M. Fassino a appelé à "ne pas alimenter la tension, éviter tout recours à la force et à reprendre le processus de paix sur la base des résolutions et des engagements du Conseil de sécurité", selon un communiqué de son cabinet.