Le nombre de cas suspects et sujets contacts augmente de façon exponentielle la demande relative aux tests de dépistage et aux moyens de protection. L'épidémie fait paradoxalement les bonnes affaires des opérateurs dans ce segment d'activité. Si la pandémie du nouveau coronavirus a durement impacté plusieurs segments d'activité, elle a, paradoxalement, fait les bonnes affaires des opérateurs dans le domaine pharmaceutique et médical. Le filon est apparu d'abord dans la filière des masques de protection et des solutions hydroalcooliques. La bavette chirurgicale, vendue à 15 DA avant l'éclosion des cas positifs au Covid-19, a été proposée pendant des semaines à 100, voire 150 DA. Son prix se stabilise actuellement à 50 DA. Les masques en tissu sont cédés à 200 DA et les visières entre 250 et 500 DA. Les multiples déclinaisons des solutions hydroalcooliques (marques, formes liquides, gels ou spray) vendus en officines, mais aussi dans les supérettes et les bureaux-tabac font valser les prix entre 150 et 1 200 DA. Les frais liés à cet assortiment de produits basiques grèvent le budget des ménages à faibles revenus. Ces derniers ne consentent pas vraiment ces dépenses. Les collectivités locales pinaillent pareillement sur les dotations des infrastructures publiques en moyens de protection. Des syndicats de personnels de l'éducation nationale, pour ne citer que cet exemple, imputent, en partie, la formation de clusters de contamination dans les écoles aux difficultés rencontrées dans l'application du protocole sanitaire. Désormais, les cliniques, les laboratoires d'analyses, les centres d'imagerie médicale, les officines et les parapharmacies profitent également d'un créneau largement lucratif. Le nombre de cas suspects et sujets contacts augmente de façon exponentielle la demande relative aux tests de dépistage et aux moyens de protection. Les tarifs des PCR varient de 12 000 à 16 000 DA, justifiés objectivement, selon les experts, par un investissement lourd dans les équipements, contrairement aux tests rapides, dont le coût de revient ne dépasserait pas les 900 DA. À ce titre, les prix assignés aux examens sérologiques — entre 2 000 et 4 000 DA — autant qu'aux scanners thoraciques — de 7 000 à 9 000 DA — sont jugés excessifs par les professionnels de la santé. Le Pr Kamel Djenouhet, président de l'Association des laboratoires centraux publics, a incité les pouvoirs publics, dès le mois d'août dernier, à "plafonner les prix afin de permettre à une plus large partie de la population d'y avoir accès". Sa recommandation est restée lettre morte. Le marché a maintenu, en conséquence, ses prix fluctuants et libres étendus, ces dernières semaines, aux concentrateurs d'oxygène. Ces appareils sont vendus entre 70 000 et 280 000 DA, ou loués jusqu'à 2 000 DA la journée. Différentes variantes de la vitamine C et du zinc, recommandées pour que le système immunitaire soit plus résistant aux affections virales, sont disponibles en pharmacie contre 600 à 1 000 DA la boîte. Les produits pharmaceutiques et les examens susmentionnés ne sont pas remboursés par la Caisse nationale de sécurité sociale.