Le traitement des dossiers d'agrément pour les constructeurs et les concessionnaires automobiles tarde à aboutir. L'installation tardive par le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali, d'un comité technique chargé de suivre les dossiers relatifs à l'exercice de l'activité de construction automobile et d'un autre comité ministériel conjoint chargé des dossiers relatifs à l'exercice de l'activité de concessionnaire de véhicules neufs ne signifie nullement la fin de la longue attente des 180 opérateurs, dont 35 pour la construction automobile, qui ont déposé leurs dossiers depuis le 10 septembre dernier sur la plateforme électronique du ministère de tutelle. Et pour cause, après une année blanche, marquée notamment par la fermeture en série des usines de montage automobile CKD et SDK, des licenciements massifs des travailleurs et de la condamnation de P-DG de concessions et d'usines, les opérateurs devront encore faire preuve de patience pour voir leurs dossiers aboutir et ce, même si le ministre a donné des directives aux membres des deux comités pour que leurs missions soient menées à bien dans un cadre clair et dans le respect des délais légalement impartis. Pour preuve, les opérateurs ont déjà consommé les délais d'attente de rigueur, et la directive du ministre de l'Industrie s'inscrit en porte-à-faux avec sa propre démarche et les nouveaux cahiers des charges liés à l'activité de concessionnaire et à la fabrication de véhicules et qui stipulent clairement que "l'agrément définitif est accordé par le ministre chargé de l'industrie dans un délai de trente jours, à compter de la date de délivrance du récépissé de dépôt après avis du comité interministériel". La masse de dossiers déposés par les opérateurs et la guerre ouverte de quelques investisseurs sur certaines marques rendront la tâche difficile aux deux comités, notamment sur les marques asiatiques, comme Hyundai et Kia, dont les concessionnaires historiques ont été réhabilités dans leurs droits. Pis encore, si sur le dossier de la construction automobile les experts du ministère pourraient trancher les contentieux posés en faisant appel à des arbitrages, sur celui des importations des véhicules de moins de trois ans rien n'est encore clairement décidé. Outre l'absence de textes d'application pour permettre aux Algériens d'acquérir un véhicule de moins de trois ans, le problème de l'acquisition des devises et leur transfert constituent un véritable casse-tête chinois pour le gouvernement. Mieux encore, ce dossier, qui a suscité la polémique lors des débats au Parlement sur le projet de loi de finances 2021, reste jusqu'ici officiellement gelé. Du coup, plus de deux mois après le dépôt des 180 dossiers d'agrément et plus de trois mois après la publication des deux nouveaux cahiers des charges y afférents, rien ne dit que le ministère de l'Industrie sera au rendez-vous. Une chose est sûre, le traitement des dossiers liés à l'activité du secteur automobile prendra encore du temps, et tout porte à croire que 2021 sera aussi morose que l'année en cours.