Le diplomate bulgare Nikolaï Mladenov pourrait être le prochain émissaire onusien pour la Libye, selon la lettre envoyée par le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, aux membres du Conseil de sécurité, proposant son nom, ont rapporté les médias libyens. S'il est accepté, il remplacera le diplomate libanais Ghassane Salamé, qui a jeté l'éponge il y a neuf mois et dont le poste est assuré par une intérimaire, son homologue américaine Stephanie Williams. Âgé de 48 ans et père de deux enfants, le diplomate bulgare semble avoir obtenu le consensus au sein du Conseil de sécurité qui avait rejeté la candidature du diplomate algérien Ramtane Lamamra, sous la pression américaine et émiratie, selon plusieurs sources. L'Egypte aurait aussi opposé son refus à la candidature de l'ancien ministre des Affaires étrangères algérien. Nikolaï Mladenov a occupé déjà le poste de secrétaire général adjoint de l'ONU pour l'Irak, après avoir été ministre de la Défense de son pays, puis ministre des Affaires étrangères durant la période allant de 2009 à 2013. Il a ensuite été nommé à partir de 2018 au poste de coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient. On lui attribue un rôle important dans la région pour avoir évité un nouveau conflit entre Israël et les Palestiniens dans la bande de Gaza. C'est sur cette base qu'il aurait été choisi pour tenter de désamorcer la bombe libyenne, après que des sources libyennes avaient fait part de la volonté de Stephanie Williams de quitter le poste qu'elle devait occuper temporairement à la tête de la Mission d'appui de l'ONU pour la Libye (Manul). Si la nomination de Nikolaï Mladenov se confirme, elle intervient à un moment crucial pour le processus de paix en Libye, entré dans une nouvelle phase consistant à former un nouveau Conseil présidentiel et un gouvernement libyen unifié, en prévision de la tenue d'élections générales, programmées pour fin décembre 2021. Pour le futur envoyé spécial de l'ONU, le défi sera le maintien de l'accord de cessez-le-feu permanent qui a été conclu entre les parties libyennes à Genève fin octobre. Ce qui n'est pas chose aisée, au vu du dernier rapport présenté par Mme Williams au Conseil de sécurité de l'ONU, jeudi, et selon lequel les bélligérants occupent toujours leurs positions militaires. Pis, le controversé général Khalifa Haftar est en train de renforcer ses troupes et de conforter ses positions dans certaines villes avec des systèmes de défense aériens acquis auprès des Emirats arabes unis, son principal allié, aux côtés de l'Egypte, de la Russie et de la France.