Le Mouloudia d'Alger a obtenu lundi son billet de passage pour le prochain tour de la Ligue des champions arabe à la faveur de sa victoire 2 à 0 sur l'équipe soudanaise d'El Merrikh, grâce à un doublé inscrit par son buteur maison, Nourredine Daham (5' et 45'). Les Mouloudéens doivent également, et pour beaucoup, cette très précieuse victoire à leur gardien de but Merouane Abdouni qui a sauvé les Algérois d'un véritable but assassin, dans l'ultime minute de la rencontre. Bien que dans la difficulté, l'essentiel a été réalisé par le Mouloudia d'Alger qui est, cependant, appelé à combler ses lacunes en matière surtout d'animation de jeu avant les prochains rendez-vous qui s'annoncent d'ores et déjà plus difficiles. Chose que confirme l'entraîneur français du Mouloudia d'Alger, Robert Nouzaret. “L'équipe n'est pas amplement prête. Elle est en phase de construction et le chantier est loin d'être achevé. C'est vrai que nous avions démontré de bonnes choses durant cette rencontre. Je suis d'ailleurs satisfait de l'état d'esprit de l'équipe et surtout de la qualification qui est, en somme, très intéressante. Nous avons décidé d'incorporer une équipe très offensive afin de rattraper notre retard au score avec l'alignement de Largot et Bouguech sur les deux couloirs. Ce qui a d'ailleurs bien marché. On avait envie de tuer le match avec un troisième but. Ça n'a pas été le cas, mais, l'essentiel on a réussi à garder notre avance au score”, dira Nouzaret. Et d'ajouter : “Ceci dit, il y avait aussi de mauvaises périodes durant lesquelles on a commis des erreurs individuelles qui ont failli nous coûter très cher. Je dirai aussi qu'à des moments donnés, mon équipe avait carrément oublié de jouer au ballon. Ce qui nous a manqué dans ce match, ce ne sont pas les buts mais c'est surtout le jeu, la maîtrise technique, le travail et l'action.” Et il a bien raison. En effet, après un début de match épatant grâce à la bonne prestation des deux hommes de couloirs, un Bouguech et un Largot des grands jours, le Mouloudia d'Alger a baissé le rythme. Ce qui a, d'ailleurs, permis aux Soudanais d'El Merrikh de mieux s'installer dans le milieu du terrain, exerçant une certaine pression sur la défense mouloudéenne. Le coach des Vert et Rouge attribue, entre autres, ce flottement de l'équipe à l'absence d'un véritable meneur de jeu capable de gérer le jeu. “Certainement, il nous manque un joueur qui sait garder la balle, un véritable constructeur qui gère l'équipe. Mais, nous avons essayé de compenser par le collectif. Je dirai que ce n'est pas un grand problème, car ce ne sont pas toutes les équipes d'Europe qui ont un bon numéro dix”, dira-t-il. Interrogé sur la non-convocation de Fayçal Badji, Nouzaret a défendu sa décision par le fait que le joueur doit d'abord faire ses preuves. “Je ne peux pas faire jouer un joueur sur la base de sa carte de visite. J'ai 30 joueurs parmi lesquels je dois choisir le onze les plu méritant. Il faut qu'ils me montrent ce dont ils sont capables. Voyez le cas de Chaouche. Depuis quelque temps, il ne faisait pas partie de l'équipe. Mais, maintenant, il commence à s'imposer dans le groupe petit à petit.” L'ex-sélectionneur a considéré, en outre, que la Coupe arabe n'est pas le principal but de son équipe cette saison. Il déclare que “c'est un objectif complémentaire. C'est une compétition très intéressante qui permet à l'équipe de progresser et de gagner en maturité. Mais, c'est le championnat d'Algérie qui nous intéresse, au premier chef”. Pour finir, Nouzaret, expulsé par l'arbitre marocain El Ardjoune, n'a pas manqué de remercier le nombreux public mouloudéen qui avait, selon lui, un précieux apport. “Il y avait une ambiance extraordinaire. Il aurait été décevant de perdre devant un tel public merveilleux qui nous a beaucoup aidés. Car, on est obligé de l'enflammer et les joueurs avaient cet envie”, conclut-il. M. B.