Le militant politique Fodil Boumala, n'est visiblement pas au bout de ses peines avec la justice. La cour d'Alger (chambre pénale) a de nouveau décidé hier de reporter son procès. L'audience a été fixée au 8 décembre 2020. Il s'agit là d'un énième report dans une affaire qui reste pendante depuis le 19 septembre 2019 date à laquelle il a été mis sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Dar El-Beïda. Fodil Boumala est accusé notamment d'"atteinte à l'intégrité du territoire national" (article 79 du code pénal) et d'autres faits susceptibles de porter "atteinte à l'intérêt national" (article 96 du code pénal). Ce même tribunal a ordonné, le 1er mars 2020, sa relaxe après six mois de détention préventive à la prison d'El-Harrach. Boumala est arrêté une seconde fois, placé en garde à vue et présenté devant le procureur de la République du tribunal de Dar El-Beïda, le 17 juin dernier. Il est poursuivi pour les mêmes chefs d'inculpation que ceux évoqués dans le premier dossier. Mais le report dont il a été question hier concerne uniquement le premier dossier. Pour Me Abdelghani Badi, l'un des avocats du collectif de défense "ce énième report ne rime à rien même si le recours à ce type de procédé n'a rien d'illégal en soi". Me Badi plaide pour "une approche d'équité" et soutient : "Comme les poursuites sont du ressort du parquet de la République, ce dernier est en droit de faire appel mais il faudrait que cela ne soit pas de manière systématique, notamment dans des dossiers vides comme ceux des détenus d'opinion."