Des mesures ont été prises par le gouvernement afin de garantir "non seulement la sécurisation de l'approvisionnement en eau potable de la population", mais également "la sécurisation du système national de production agricole". Surconsommation de l'eau, barrages à sec, apport presque nul de la pluviométrie depuis plusieurs mois et une perte considérable dans les réseaux de distribution, voici un sérieux problème auquel les autorités doivent faire face au plus vite. Le stress hydrique qui menace le pays est une réalité qui commence à inquiéter au plus haut point. La preuve : les deux réunions successives présidées par le Premier ministre avant-hier et hier et consacrées au sujet. En effet, avant-hier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a décidé, lors d'un conseil interministériel, "des mesures urgentes", à l'effet d'"atténuer au maximum les effets du stress hydrique dont souffre actuellement le pays", a annoncé un communiqué des services du Premier ministre. Ces mesures visent à garantir "non seulement la sécurisation de l'approvisionnement en eau potable de la population", mais également "la sécurisation du système national de production agricole", assure le communiqué. Le conseil interministériel a été consacré, précise le communiqué, "au plan d'action urgent pour contenir les impacts du stress hydrique, notamment avec l'enregistrement, ces derniers mois, d'une pluviométrie inférieure à la moyenne, et une augmentation de la consommation d'eau, ce qui induirait un déficit hydrique précoce, si les conditions météorologiques persistaient durant les prochains mois dans un scénario pessimiste". Le lendemain, soit hier, le Premier ministre a également réuni des walis pour traiter le même sujet. Le communiqué qui a sanctionné les travaux de cette rencontre à laquelle ont pris part le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, celui de l'Agriculture et du Développement rural, le ministre des Ressources en eau, le ministre de la Santé et le ministre de l'Education nationale, a traité, entre autres de "l'alimentation en eau potable (AEP) et les mesures urgentes à prendre" ainsi que "l'évaluation du système de prévention contre les inondations", précise la même source. Cependant, les services du Premier ministre qui ont communiqué sur ces réunions n'ont donné aucune précision sur ces "mesures urgentes" décidées lors de cette rencontre. Ira-t-on vers un rationnement de l'alimentation en eau potable ? De quelle manière les autorités vont-elles gérer le peu de ressources emmagasinées jusque-là ? Rien n'a été dit sur cet aspect, hormis les précisions données par le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, lors d'une émission télévisée. Il a souligné que pour faire face à cette situation, une décision a été prise "pour mobiliser les eaux souterraines" afin d'alimenter les populations. Il a rassuré, par ailleurs, sur "la continuité de l'approvisionnement", soulignant qu'une évaluation de la ressource disponible a été faite. "La situation ne prête pas à la panique", a-t-il dit, indiquant, toutefois, que "des dispositions ont été prises pour faire face à cette situation". Il a ajouté, en outre, que le secteur de l'agriculture a consommé plus de 7 milliards de mètres cubes cette année. De passage à la Chaîne I de la Radio nationale, Mustapha-Kamel Mihoubi, secrétaire général du ministère des Ressources en eau a souligné que le taux de remplissage des barrages varie entre 40 et 55%. Il a informé que pour faire face au manque de ressource, "des transferts d'un barrage à un autre, sont prévus". M. Mihoubi a souligné, par ailleurs, que des facilitations sont accordées aux agriculteurs pour la réalisation de puits, en plus de l'utilisation des eaux épurées dans le secteur.