“Les responsables de la fitna en Algérie recevaient les ordres à partir de Londres, New-York et Riyadh”, a déclaré le secrétaire général de l'organisation nationale des moudjahidine (ONM) lors d'un meeting qu'il a animé, hier, à Tizi Ouzou. “Nous n'avons pas besoin d'importer des fetwas (décrets religieux) d'Afghanistan, d'Iran ou d'Arabie Saoudite. Nous n'avons de leçon à recevoir de personne en ce qui concerne les préceptes de l'islam”, a ajouté M. Saïd Abadou. Revenant sur les années noires du terrorisme et le “boycott” de l'Algérie par la communauté étrangère, il a affirmé : “personne ne nous a aidés à sortir de la crise. le monde entier nous a délaissés.” M. Abadou ne tarit pas d'éloges sur “la charte pour la paix et la réconciliation, seul remède pour tous les maux”. “Aucun développement n'est possible sans le retour de la stabilité et de la paix”, dit-il. Pour y parvenir, il plaide la rahma entre les différents acteurs de la tragédie nationale. “Nous devons oublier nos rancunes pour aller de l'avant”, confesse l'ancien ministre tout en appelant les gens du maquis à revenir sur le droit chemin. “Le peuple a assez souffert des crises, c'est de son droit d'aspirer à une vie meilleure et à la paix”. M. Abadou se dit convaincu que l'Algérie “a les moyens” pour relancer l'économie et garantir la stabilité sociale. Tout en lorgnant vers l'avenir, le secrétaire national de l'ONM veut la sauvegarde du passé. “l'Algérie a payé un lourd tribut pour le recouvrement de son indépendance. Les acquis arrachés de forte lutte doivent servir d'exemple et de guide pour les futures générations”. Au passage, M. Abadou s'en prendra avec virulence à la loi du 23 février 2005 qui glorifie le rôle positif de la présence française outre-mer notamment en Afrique du nord. À cette provocation, M. Abadou répond : “la meilleure réponse pour ceux qui disent que nous ne méritons pas l'indépendance, c'est d'aller voter pour la paix ce 29 septembre.” Le vote doit être important, conclut-il. A. T.