Le lancement de "projets structurants", dont celui du port du Centre d'El-Hamdania et de grands projets miniers, devra intervenir au début de l'année prochaine, assure le ministre des Finances. Le projet de loi de finances pour l'exercice 2021 a été adopté, avant-hier, par le Sénat. À travers ce texte, le gouvernement poursuit une politique dépensière, malgré un contexte de crise économique et financière grave. L'Exécutif n'a pas reconfiguré l'architecture budgétaire, ni introduit de changements substantiels dans les politiques publiques. La loi de finances 2021 est marquée par un déficit abyssal de plus de 2 700 milliards de dinars. Le gouvernement avance des arguments pour justifier le dépassement des normes minimales en matière budgétaire. Ainsi, le ministre des Finances a révélé que la hausse du déficit budgétaire est due essentiellement au caractère "incompressible" des dépenses de fonctionnement, lesquelles s'inscrivent en nette hausse en 2021 comparativement au budget de l'actuel exercice. Cette hausse s'explique également, selon Aymen Benabderrahmane, par le maintien à des "niveaux élevés des transferts sociaux" qui devraient atteindre en 2021 un total de 1 927,5 milliards de dinars. Le ministre admet toutefois qu'une révision de cette politique est "complexe", voire "sensible". L'Exécutif repousse ainsi les réformes budgétaires. Pour certains, le pays continue à évoluer positivement sur le terrain social. Au détriment de l'action économique, productive ? Aux dires de beaucoup d'experts, l'Exécutif n'en fait pas assez pour répondre aux défis économiques, formulant peu d'objectifs concrets en matière d'investissement productif. Dans une déclaration à la presse faite au terme de l'adoption du projet de loi de finances pour 2021 par les membres du Conseil de la nation, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, s'est placé sur le terrain économique, en annonçant le lancement de "grands projets structurants", dont le port du Centre à El-Hamdania et de grands projets miniers (phosphate, zinc et fer). Le ministre a expliqué que ces projets sont de nature à apporter de la "prospérité" et à créer un "nombre important de postes d'emploi". Il a, par ailleurs, rappelé que les start-up, un tissu d'entreprises qui va contribuer à la mise en place d'une "économie alternative" aux hydrocarbures, bénéficieront de l'accompagnement "technique" et "financier", de "facilitations" et "d'avantages fiscaux" et "douaniers". Au chapitre de la numérisation du secteur des finances et de l'administration, le ministre a assuré que ce projet sera "concrétisé prochainement". Et à Aymen Benabderrahmane d'expliquer : "Cette numérisation permettra de conférer davantage de transparence aux procédures appliquées dans ces secteurs." Quant à l'activité des banques algériennes à l'étranger, le premier argentier du pays a fait état "du parachèvement" de toutes les procédures réglementaires relatives à l'ouverture des banques algériennes à l'étranger. En ce qui concerne la répartition des budgets définis dans la loi de finances 2021, le ministre a fait savoir que le texte de loi donnait la "priorité au budget du secteur de l'éducation, classé troisième, suivi de celui de la santé". Le problème est que la stratégie sous-jacente aux lignes directrices du budget de l'exercice 2021 n'est pas mise en place de manière pleinement efficace, notamment concernant la répartition du budget entre les différents secteurs. Aussi, est-il nécessaire d'assurer une cohérence entre les différents secteurs d'activité couverts par le budget national. Du reste, certains sénateurs ont déploré le fait que le budget dédié au secteur de la santé ait été réduit de 4% en pleine crise sanitaire.