Dans ses réponses aux membres de la Chambre basse du Parlement, dans le cadre des débats du projet de loi de finances 2021, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a expliqué que la hausse du déficit budgétaire, à -2 784,8%, est due essentiellement au caractère incompressible des dépenses de fonctionnement, lesquelles s'inscrivent en nette hausse en 2021 comparativement au budget de l'actuel exercice. Cette hausse s'explique, selon le ministre des Finances, par le maintien à des niveaux élevés des transferts sociaux qui devraient atteindre en 2021 un total de 1 927,5 milliards de dinars. Une révision de cette politique est "complexe, voire sensible" de l'avis d'Aymen Benabderrahmane qui cite une contribution de la Banque mondiale qui a pour objectif une réforme de l'action sociale de l'Etat, mais dont l'application ne peut intervenir de sitôt, compte tenu "de la conjoncture actuelle". La hausse du déficit budgétaire tire sa source également, explique le ministre, par l'ouverture de nouvelles lignes de financement au profit de l'insertion professionnelle ainsi qu'à la prise en charge des conséquences du choc pandémique. La hausse du déficit budgétaire s'explique également par le manque à gagner généré par l'exonération de l'IRG (impôt sur le revenu global) des bas salaires, tel que cela a été prévu dans le projet de loi de finances 2021. Quant aux moyens dont dispose l'Etat à même de financer le déficit, le ministre des Finances a cité, entre autres mesures, le recours de la Banque d'Algérie aux opérations de refinancement afin de libérer la liquidité bancaire, le recours aux ressources du marché et l'amélioration de la collecte de l'impôt ordinaire, dont des mesures sont en cours de préparation. Le gouvernement envisage également, selon ses propos, de soutenir les PPP (partenariats public-privé) dans le cadre de la réalisation et la gestion des projets d'équipement, de promouvoir l'investissement privé et étranger à travers l'annulation de la règle 51/49 et d'améliorer l'étude préalable des projets aux fins de parer aux réévaluations répétitives des projets d'équipement public. Le ministre a annoncé un projet de révision des procédures pour le lancement dès 2021 de grands projets d'équipement et d'investissement, dont le port de Hamdania et certains grands projets miniers.