Si elles ont mis du baume au cœur des agriculteurs qui les attendaient avec impatience, les dernières pluies ont toutefois causé bien des désagréments à beaucoup d'Algériens qui, en outre, craignent que de telles quantités d'eau ne provoquent des inondations, comme c'est le cas presque chaque année. À Béjaïa, plus précisément dans la commune d'Akbou, les fortes précipitations enregistrées dans la nuit de samedi à dimanche ont provoqué des inondations sur la RN26 au lieudit Taharacht. Des grosses quantités de pluies ont été enregistrées, selon un responsable de l'Office national d'assainissement (ONA) de la circonscription d'Akbou, sur la pénétrante autoroutière de Taharacht rendant la circulation très difficile. Pour rétablir la circulation, il aura fallu, selon la même source, l'intervention commune des services de l'ONA, de l'APC et de la subdivision des travaux publics d'Akbou, pour déblayer la chaussée coupée à la circulation par les eaux pluviales et par quelques éboulements. En outre, le CW de wilaya qui relie Guendouza-Ighil Ali à la wilaya de BBA a été, ajoute la même source, inondé par les eaux pluviales. Les mêmes services sont intervenus pour rétablir la circulation. "Ce sont ces deux chaussées inondées qui méritent d'être signalées", estime ce responsable de l'ONA d'Akbou. Par ailleurs, selon le sous-lieutenant Hakim Latreche, de la cellule de communication de la Protection civile de la wilaya de Béjaïa, les pompiers n'ont pas eu à intervenir pour des inondations d'habitation ou de locaux commerciaux. "Nos éléments ont effectué beaucoup plus de sorties de reconnaissance. Aucune inondation grave n'est à signaler", nous a déclaré en substance notre interlocuteur. À Chlef, les premières pluies qui se sont abattues le week-end dernier sur l'ensemble de la région, commencent déjà à inquiéter les populations dans plusieurs localités considérées comme zones inondables. C'est le cas de Chlef, de Ténès et d'Oued Fodda. "Ces localités ont déjà fait l'objet par le passé de plusieurs graves inondations qui ont causé d'importants dégâts matériels mais aussi des pertes humaines", se rappellent de nombreux citoyens de Chlef. Ceux-ci ont encore en mémoire les crues qui gonflaient l'oued Cheliff à chaque fois que des pluies torrentielles tombaient sur la ville et emportaient avec elles habitations, exploitations agricoles, animaux domestiques (ovins, bovins et volaille) et autres biens qui appartenaient à des riverains précisément à hay Karméla, à hay El-Houria et bien d'autres endroits qui longent la rivière dans la commune de Chlef. "Nous avions tout perdu lors de ces inondations qui étaient à chaque fois catastrophiques. Nous n'avons toujours pas été indemnisés en conséquence. Toutes les promesses qui nous ont été faites par les responsables de l'époque à ce sujet, n'ont jamais été tenues", déplorent de nombreuses familles plusieurs fois victimes des crues de l'oued Chéliff par le passé. Pour les habitants de Chlef, par exemple, l'origine des inondations produites par des pluies diluviennes provient des avaloirs et des conduites d'évacuation obstrués. À El-Milia, dans la wilaya de Jijel, plusieurs quartiers sont sous la menace des inondations après les dernières pluies. Avec l'obstruction des multiples cours d'eau tel que Chaaba qui traverse cette agglomération, ce risque devient encore plus présent. L'urbanisation sauvage est à l'origine de cette situation qui risque d'être fatale à une population plus que jamais exposée aux débordements des eaux. Cela s'est d‘ailleurs vérifié à plusieurs reprises, et, à la moindre pluie, des quartiers deviennent rapidement impénétrables. Le risque est encore plus accru dans les zones où des constructions ont été bâties au milieu de cours d'eau qui, du coup, sont totalement obstrués par le béton. Des cours d'eau entiers ont été bloqués par des murs de béton ou détournés de leur direction habituelle et naturelle, allant jusqu'à créer de graves dangers dans ces régions.