Les pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur la région ont transformé les villes et villages en un véritable bourbier où la boue et les flaques d'eau caractérisent les lieux. Des routes ont été aussi coupées à la circulation, notamment au nord et sud de la wilaya, plongeant plusieurs douars et hameaux dans l'isolement total. Des équipes techniques des communes et de la direction des travaux publics s'emploient, nous dit-on, à rendre en l'état ces chemins qui ont subi des chutes de pierres et des affaissements de terrains. Les précipitations accompagnées d'un vent violent ont également provoqué, dans la soirée de dimanche, une rupture de l'énergie électrique au niveau de la station de traitement du barrage de Sidi Yacoub, ce qui a entraîné une coupure de l'alimentation en eau potable de certaines localités. Néanmoins, la panne a pu être réparée hier matin et l'approvisionnement en eau rétabli vers 11h, selon des responsables de l'Algérienne des eaux (ADE). Pour leur part, les riverains des oueds Allala, Talassa et Sidi Laroussi, au nord de la wilaya et à l'ouest de Chlef, appréhendent les crues qui ont déjà inondé leurs cités respectives, il y a un mois. « Nous passons des nuits blanches pour ne pas être surpris par les flots », indiquent les habitants qui attendent un éventuel relogement ou une intervention des pouvoirs publics pour protéger leurs quartiers des risques d'inondations. Le drame du 10 novembre 2001 reste donc vivace dans la mémoire des sinistrés de cette partie de la wilaya où des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants avaient été enregistrés à l'époque. Au chef-lieu de la wilaya, des quartiers entiers s'enlisent dans la boue et les eaux stagnantes en raison du mauvais état des routes et de la défectuosité du réseau d'évacuation des eaux pluviales lorsque celui-ci existe. Pratiquement tous les avaloirs sont bouchés et forment des mares d'eau difficilement infranchissables par les automobilistes. Le phénomène a tendance à devenir de plus en plus fréquent aussi bien dans les quartiers périphériques qu'au centre-ville. Aussi, des rues fraîchement bitumées sont parsemées de crevasses et de tranchées dans les zones urbaines, alors que dans les quartiers environnants, tels que Hay Lala, les Frères Abbad, Chegga et Hay Bensouna, les accès sont devenus carrément impraticables pour les mêmes motifs. Les travaux entrepris par certaines entreprises publiques et privées n'ont fait qu'aggraver la situation en défonçant rues et trottoirs sans aucune précaution ni réhabilitation des lieux. Un constat qui ne semble malheureusement inquiéter personne malgré les dégâts causés à l'environnement et à la chaussée.