Les dissidents du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont pris pour cible dans la nuit de samedi à hier la capitale érythréenne Asmara, au moment où l'armée fédérale éthiopienne annonçait avoir repris le contrôle sur la capitale du Tigré, Mekele, au terme d'un assaut qui a commencé vendredi soir, ont rapporté plusieurs sources. "Vers 22h13, le 28 novembre, il y a eu six explosions à Asmara", a indiqué hier l'ambassade américaine en Erythrée sur son site internet. Les Tigréens accusent Asmara d'appuyer militairement l'Ethiopie dans sa guerre dans le Tigré et affirment qu'ils n'ont aucune intention de faire taire les armes, indiquant ouvertement leur intention de faire scission. Les tirs de roquettes contre la capitale érythréenne ne sont pas les premières du genre depuis le début du conflit le 4 novembre dernier. "Leur brutalité ne peut qu'ajouter (à) notre détermination à combattre ces envahisseurs jusqu'au dernier", a déclaré samedi à Reuters Debretsion Gebremichael, le leader du TPLF dans un SMS. Interrogé par Reuters si cela signifiait que ses forces continueraient à se battre, il a répondu : "Certainement. Il s'agit de défendre notre droit à l'autodétermination", lit-on encore sur le site de cette agence. Mais pour Addis-Abeba et son Premier ministre, Abiy Ahmed, la page de la guerre est déjà tournée avec cette présumée victoire contre le TPLF. "Nous avons maintenant devant nous la tâche critique de reconstruire ce qui a été détruit, de réparer ce qui a été endommagé, de faire revenir ceux qui ont fui, avec comme principale priorité le retour à la normale pour le peuple de la région du Tigré", a affirmé M. Abiy, qui a refusé toute médiation extérieure dans ce conflit. Il était encore difficile hier de confirmer les informations données par les autorités sur leur victoire contre le TPLF dans cette ville où 500 000 personnes résident et considérée comme le fief des dissidents tigrés. Mais il est certain que la guerre est loin d'être finie dans le Tigré, où le bilan du mort n'est toujours pas disponible, certaines sources évoquant toutefois des centaines de morts, en majorité des civils. Beaucoup parmi les civils ont aussi fui vers le Soudan, où les camps de réfugiés sont débordés, selon l'ONU. Le nombre de réfugiés qui sont maintenant entrés au Soudan oscille entre 34 000 à 44 000 réfugiés, selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui a fait un appel au don de 150 millions de dollars, à débloquer en toute urgence pour couvrir les six prochains mois. Grandi a souligné dans un communiqué depuis Oum Rakouba (Soudan) que "la communauté internationale devrait agir rapidement pour soutenir le Soudan afin de fournir des médicaments, de la nourriture et des abris aux réfugiés." L. M./Agences