Les réformes budgétaires en cours porteront sur l'application des principes de bonne gouvernance et de gestion par la performance, a déclaré hier le ministre des Finances. L'élaboration des textes d'application prévus par la loi organique relative aux lois de finances (Lolf) est à sa phase finale a indiqué, hier, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, à l'ouverture de la présentation du plan de formation relatif à la mise en place du nouveau cadre budgétaire, organisée au ministère des Finances, à Alger. Le ministre a affirmé que près de huit textes d'application seront publiés prochainement au Journal officiel. Le grand argentier du pays a rappelé que la Lolf instaure de nouvelles règles d'élaboration et d'exécution du budget, passant d'une logique de moyens à une logique de résultats. "La réforme budgétaire portera sur l'application des principes de bonne gouvernance et reposera sur la gestion par la performance, la modernisation et l'informatisation des outils budgétaires, la transparence et la maîtrise des risques, qui constituent l'assise du système de gestion des finances publiques", a souligné le ministre. La concrétisation d'une nouvelle gouvernance budgétaire appropriée et rénovée des finances publiques est aujourd'hui plus que nécessaire. Le ministre a évoqué "une avancée certaine et particulièrement encourageante que connaît le processus de réforme engagé, et qui s'est traduit sur le terrain par le premier exercice d'élaboration du budget-programme 2021, à l'échelle gouvernementale conforme aux spécifications de la Lolf". Le budget-programme de chaque ministère, a-t-il ajouté "est finalisé et publié sur le site de la Direction générale du budget (DGB)". Le ministre des Finances a insisté sur la nécessité de rationaliser l'utilisation de la ressource publique. Il a fait remarquer que la loi de finances 2021 n'a retenu que des projets qui génèrent une valeur ajoutée "certaine" pour l'économie nationale. "Dorénavant aucun projet ne sera inscrit au budget de l'Etat, s'il ne répond pas à des critères de performance et de création de richesse et d'emploi. L'employabilité des ressources publiques doit obéir à des critères très sélectifs et très sévères", a annoncé le grand argentier du pays. Ce dernier a évoqué la présentation, "trimestriellement", d'un compte-rendu devant le Parlement. Aymen Benabderrahmane annonce par ailleurs le lancement, cette semaine, d'un site interactif. Ce site permettra aux opérateurs et aux citoyens d'interagir avec les différentes directions générales du ministère des Finances. Interrogé sur la maîtrise du déficit budgétaire, le ministre a appelé à ne pas dramatiser la situation. "Arrêtons de dramatiser", a-t-il répondu, expliquant que l'Algérie n'est pas un cas unique. "Si vous faites un benchmark entre les économies de la région Mena et l'économie de notre pays, vous allez être surpris par les atouts qu'a notre économie et qu'elle n'a pas encore déployés", a-t-il argué. Le taux d'endettement intérieur par rapport au produit intérieur brut (PIB) est le plus faible de la région. L'endettement extérieur est négligeable. "Dans certains pays l'endettement intérieur dépasse les 150% du PIB", a fait savoir le ministre, assurant que le gouvernement "fera tout pour sauver l'économie, créer de l'emploi et substituer l'importation par la production nationale". Pour le grand argentier du pays, "la bureaucratie négative a fait beaucoup de torts à ce pays. Il faut la combattre", alors que "l'économie nationale possède de nombreux atouts qu'elle n'a pas encore déployés". Il a indiqué que le gouvernement s'attelle à mettre en place un climat des affaires stable et rémunérateur. Il a, dans ce cadre, annoncé, la mise en place "très bientôt" d'un guichet unique à l'investissement. Le ministre des Finances a appelé, par ailleurs, à militer pour l'inclusion financière et fiscale. "Le défi auquel nous faisons actuellement face, c'est de regagner la confiance du citoyen", a reconnu M. Benabderrahmane. Concernant le soutien aux entreprises, le ministre assure que le gouvernement ne laissera pas tomber le tissu industriel national, public ou privé. Mais, il plaide aussi "pour un changement du mode de gouvernance de certaines des grandes entreprises pour qu'elles s'inscrivent dans une pérennité économique".