Face aux prix exorbitants pratiqués par les revendeurs illégaux et la rareté des produits agricoles et aliments de bétail, les fellahs et les éleveurs de bétail d'Oran appellent à la réouverture du marché aux bestiaux d'El-Kerma afin d'offrir une bouffée d'oxygène au monde rural. "Chez les spéculateurs, l'orge est cédée à 4200 DA/q au lieu de 2500 DA/q, le son à 3600 DA alors que son prix officiel ne dépasse 1530 DA/q, la botte de foin et de fourrage sont cédées respectivement à 500 DA et 700 DA", s'alarme le président de l'association des fellahs de la wilaya d'Oran, M. Mokhfi, avant d'affirmer que "les fellahs et les éleveurs sont désemparés face à l'anarchie et la cherté des prix. La réouverture du marché d'El-Kerma permettra de réguler les prix avec une offre satisfaisante aux acheteurs et des prix abordables". D'autre part, la CCLS n'octroie que 5 q de semences d'orge pour une superficie de 30 ha, une quantité largement insuffisante. Les fellahs sont ainsi contraints de l'acheter à 4200 DA/q au marché noir. La mesure de fermeture du marché aux bestiaux d'El-Kerma, qui rassemblait les professionnels de tout le pays chaque samedi, de la région Ouest les lundis et ceux de la wilaya d'Oran les mercredis, a compliqué la situation du monde rural et, surtout, accentué la pénurie des produits agricoles et aliments destinés à l'élevage ovin, bovin, caprin et autres sans oublier les semences des légumes secs. L'Etat régulateur est ainsi sollicité pour une solution raisonnable où le protocole sanitaire contre la propagation de la pandémie de Covid-19 serait respecté sans menacer la survie du monde rural. "La rareté des produits a fait exploser les prix qui se répercutent sur le consommateur telle ceux de la viande, du lait et tous les produits agricoles", continue notre interlocuteur qui n'hésite pas à rappeler l'ouverture des "marchés dans d'autres wilayas sans qu'aucun incident sanitaire ait été soulevé".