Des habitants sinistrés de la cité des 1 200-Logements de Boumerdès ont observé hier un sit-in devant le siège de l'OPGI de Boumerdès pour protester contre la mauvaise qualité des travaux effectués par les entreprises chargées de l'opération de confortement des bâtiments classés orange 4 et 3. “Nos habitations sont inondées aux premières pluies, les plafonds se sont écroulés à cause des mauvais travaux d'étanchéité réalisés au niveau des terrasses, l'eau s'infiltre par endroits sans parler d'autres malfaçons constatées au niveau de l'installation électrique, du gaz et des façades”, affirment ces citoyens qui s'interrogent sur la non-application des réserves émises par les commissions de contrôle technique mixtes auxquelles participent des représentants de la cité. Ces derniers présents à ce regroupement affirment que “les entreprises chargées par l'OPGI d'effectuer ces travaux n'ont pas fait correctement leur travail en dépit des recommandations du wali de Boumerdès qui nous a reçus à plusieurs reprises”, précisent-ils. “La machine grince au niveau de l'OPGI et de l'APC qui n'appliquent pas les instructions du wali de Boumerdès, alors que celui-ci leur a recommandé à plusieurs reprises, et en notre présence, de lever les réserves formulées par les habitants de la cité”, affirme un membre de la commission chargée de l'évolution des travaux. Par ailleurs, dans une lettre adressée au wali de Boumerdès, les habitants du bâtiment 48 qualifient de “situation critique” l'état de leur appartement, alors que d'autres comme ceux des bâtiments 59, 47, 60, 75 que nous avons rencontrés hier parlent de “mauvais suivi des travaux” et évoquent plusieurs anomalies dans les travaux telles que la non-protection des gaines des conduites de gaz, des citernes de réserve d'eau non branchées, des portes et fenêtres de mauvaise qualité… Ces citoyens qui ont toujours le spectre du séisme à l'esprit exigent, par ailleurs, qu'on délivre à leurs représentants un certificat de conformité des travaux de confortement pour regagner leur foyer en toute quiétude. Les habitants signalent aussi la dégradation de l'environnement de la cité “caractérisé par les détritus jonchant certains quartiers, des accès dégradés, des espaces verts dénudés générant poussière et boue…”. Mais ils ont tenu à souligner que l'APC de Boumerdès a été toujours absente dans la signature des P-V des commissions d'évaluation comme le démontrent les documents qui nous ont été exhibés hier, alors que “le chef de l'exécutif de la wilaya nous a toujours ouvert la porte et nous a même rendu visite à plusieurs reprises. C'est pourquoi nous affirmons que ses instructions ne sont pas appliquées comme il se doit”, précise une dame, membre de la commission d'évaluation. Contacté hier, le directeur de l'OPGI de Boumerdès, M. Miloudi, nous a indiqué qu'une commission de wilaya est en train de suivre en permanence les travaux, précisant que les réserves contenues sur les P-V de la commission seront levées. “Si des entreprises ne l'ont pas fait, des mises en demeure leur seront adressées et elles pourront même être remplacées”, ajoute M. Miloudi qui affirme qu'un représentant du wali suit régulièrement les travaux. “Certes, quelques cas de malfaçons ont été constatés au niveau de certains travaux, mais nous sommes en train de travailler pour apporter les corrections nécessaires tout en précisant que les portes de l'OPGI sont toujours ouvertes pour éclairer les citoyens”, conclut-il. À noter que la commission d'évaluation des travaux a visité, selon un document émanant des représentants de la cité, plus de 383 logements ; elle n'avait rien à signaler sur 40 seulement concernant les travaux déjà effectués, alors qu'elle a émis des réserves sur 213 tandis que les propriétaires de 134 ont repris des travaux de finition par leurs propres moyens et plus de 223 appartements n'ont pu être contrôlés à cause de l'absence de leurs propriétaires. M. T.