Les habitants de cette cité, dont les immeubles sont restés debout à la suite du terrible séisme de mai 2003, appréhendent le retour dans leurs appartements. Et pour cause : les logements ayant bénéficié jusque-là des travaux de confortement et de réfection sont loin de correspondre au minimum attendu par les sinistrés. “Les autorités nous ont promis des logements habitables, comme au temps où ils étaient gérés par l'OPGI”, martèlent des habitants, en désignant les “nombreux” travaux de finition non exécutés par les entrepreneurs : absence de plomberie dans les toilettes et les cuisines, dont une grande partie des murs est dépourvue de faïence, mauvaise installation du carrelage dans les différentes pièces, cédant souvent la place à des vides dépassant parfois les 6 centimètres et difficiles à dissimuler, etc. Les locataires de certains bâtiments, classés pourtant orange 4 par les services du CTC, n'ont pas bénéficié à ce jour d'une indemnisation, qui les aiderait à financer les travaux de finition ou à acheter quelques meubles en remplacement de ceux détruits lors de la catastrophe de 2003. Des familles, ayant décidé de rejoindre leur cité, pour fuir les chalets avant l'été, se retrouvent aujourd'hui face à plusieurs dépenses à la fois. Des dépenses où les priorités sont nombreuses en fin de compte. Les unes ont préféré faire appel au service de l'entrepreneur en place, pour effectuer à la fois les travaux de réparation et d'aménagement, en contrepartie d'une somme d'argent, en espérant arracher une compensation financière aux pouvoirs publics. Les autres, majoritaires, se sont rabattues sur les plombiers de la ville, pour arrêter les fuites d'eau et procéder aux travaux urgents, en comptant leurs sous et en interpellant, à travers une pétition, les responsables de la wilaya, au même titre que leurs voisins. Il y a près de deux semaines, un rapport de la gestion du tremblement de terre a été présenté à l'APW de Boumerdès, rappelant l'apport financier global de l'Etat au profit des victimes du séisme : plus de 67 milliards de dinars. Au cours de la séance bilan sur la catastrophe, un responsable de la wilaya a indiqué que quelque 200 entreprises sur les 2 000 engagées dans les opérations de confortement des habitations n'ont pas encore été payées. Ledit rapport, établi par la commission d'enquête de la wilaya, a également fait part de plusieurs anomalies, telles que notamment la distribution illégale de chalets et de logements sociaux. Tout a été dit ou presque, sauf sur la qualité des travaux de confortement et de réhabilitation, qui ont déjà accusé un grand retard. Que faut-il alors répondre à un sinistré de la cité des 1200-Logements, qui réclame “le minimum de commodités”, ni dalle de sol ni transformations dans le logement, comme cela s'est produit à Réghaïa ou à Alger ? H. A.