Des centaines de personnes se sont rassemblées pour dénoncer les retards pris dans la reconstruction des cités endommagées par le séisme du 21 mai 2003. Répondant à l'appel de plusieurs associations, plus de 300 citoyens ont observé, hier matin, un sit-in devant le siège de la daïra de Boumerdès en signe de protestation contre “le blocage des projets et autres opérations que leurs associations ont déjà exposés au cours des différentes rencontres organisées avec le wali de Boumerdès”. Selon les responsables de ces associations, il s'agit essentiellement de la reconstruction de la cité des 1 200-Logements, du lancement de la deuxième tranche des 860 logements à Figuier, de la régularisation des indus occupants établis dans les EAC, de la viabilisation des différentes agglomérations… Ces mêmes représentants s'inquiètent sur le sort réservé aux décisions de relogement déjà attribuées dans le cadre du social, que “l'administration projette d'annuler”. La chef de daïra de Boumerdès a longuement insisté pour s'entretenir avec une délégation de citoyens protestataires. “Nous refusons de lui parler, nous exigeons de nous entretenir avec le chef de l'exécutif de la wilaya”, martèle M. Chili, responsable de la coordination des associations qui sera reçu avec ses compagnons une heure plus tard par le wali de Boumerdès. Ce dernier leur a affirmé que la wilaya n'a jamais été destinataire de cette plate-forme de revendications et n'a à aucun moment reçu une demande d'audience pour examiner cette situation, alors que les portes de la wilaya ont toujours été ouvertes pour les associations et les citoyens. “Les associations peuvent participer et contribuer au règlement des problèmes de la cité, mais elles ne peuvent se substituer à l'APC et autres institutions chargées de gérer la situation née après le séisme.” Les membres de la délégation ont évoqué la situation lamentable de certains quartiers de la commune, notamment à Alliliguia, Foes, Sahel… Les problèmes d'assainissement, de l'éclairage public et de la réfection des routes ainsi que le bornage des sites des EAC ont été également exposés au chef de l'exécutif. “Le nouveau président de l'APC vient juste d'être installé, vous devez lui accorder un peu de temps pour régler tous ces problèmes qui se sont accumulés durant les quatre mois de crise que cette APC a traversée.” Concernant l'avenir des citoyens des 1 200-Logements, ces derniers ont opté pour l'aide sociale dans le cadre du décret relatif à l'aide à l'autoconstruction, et l'OPGI a été choisi comme maître d'ouvrage ; ce projet est en cours. Quant à la deuxième tranche des 860 logements, son lancement est subordonné aux crédits de financement de la FAD. Au sujet des EAC, le wali a indiqué que ses services attendent la réponse de la direction générale des domaines pour concrétiser ces projets. Concernant le problème des bâtisses classées orange 3 et 4 et dont les occupants ont été recasés provisoirement dans des chalets, “ces derniers se sont engagés par écrit à regagner leur logement conforté et les cas sociaux seront traités au cas par cas”, a indiqué le chef de l'exécutif. Les responsables des associations ont prévu d'examiner hier soir les propositions de la wilaya. “Nous n'avons pas été convaincus, mais nous allons nous concerter avec l'ensemble des représentants des quartiers pour arrêter les démarches à entreprendre”, nous a indiqué M. Chili au terme de la rencontre avec le wali de Boumerdès. M. T.