Les autorités éthiopiennes ont offert hier une récompense d'environ 200 000 euros pour des informations permettant de localiser les dirigeants en fuite de la région septentrionale du Tigré, après l'opération militaire lancée par le gouvernement fédéral le 4 novembre, rapportent des médias. Les dirigeants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti qui dirigeait les institutions régionales, sont en fuite depuis la prise annoncée de Mekele, la capitale du Tigré, le 28 novembre, par l'armée éthiopienne. L'armée éthiopienne versera 10 millions de birrs (environ 210 000 euros) "à quiconque connaît la localisation exacte des dirigeants du TPLF", a déclaré le chef du département de l'information de l'armée, le général Asrat Denero, cité par la radio-télévision d'Etat EBC. Il a également donné des numéros de téléphone dédiés à appeler pour communiquer d'éventuels renseignements. Le 30 novembre, deux jours après la chute de Mekele, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait assuré aux députés que les chefs du TPLF étaient "suivis à la trace depuis la salle de crise" par l'armée fédérale et seraient "rapidement arrêtés". Il avait assuré qu'ils se trouvaient à environ 50 km à l'ouest de Mekele, mais le président déchu du Tigré et chef du TPLF, Debretsion Gebremichael, avait alors assuré que cette localisation était inexacte. Après des semaines de tensions croissantes, M. Abiy avait accusés les dirigeants du Tigré début novembre d'avoir attaqué deux bases militaires dans la région, ce que Debretsion avait démenti. Le 13 novembre, la police fédérale éthiopienne a émis des mandats d'arrêt contre M. Debretsion et 63 autres dirigeants du TPLF. Malgré la fin annoncée de l'opération militaire par Addis Abeba, des combats se poursuivent au Tigré, selon l'ONU. Aucun bilan précis du conflit au Tigré n'est disponible, mais les combats ont poussé plus de 50 000 personnes à trouver refuge au Soudan voisin et en ont déplacé plus de 63 000 à l'intérieur de la région, selon l'ONU.