Journaliste à l'APS Oran, Salah Djadour, a tiré sa révérence, hier vendredi, après avoir lutté contre la maladie. Très apprécié pour sa probité et sa conscience professionnelle, l'homme est parti comme il a vécu : dans la discrétion et la pudeur. Salah Djadour a entamé sa carrière au début des années 1990 avec l'avènement de la presse indépendante et la naissance de L'Espoir, premier journal privé à avoir vu le jour à Oran. Maîtrisant la langue de Molière, le fraîchement diplômé en chimie de l'USTO est recruté au poste de correcteur avant de rejoindre, quelque temps plus tard, l'équipe de Détective, hebdomadaire spécialisé dans les faits divers, où il gravit les échelons jusqu'à atteindre le poste de directeur de la publication. Reconnu pour ses qualités professionnelles et son souci du détail, Salah se verra confier le poste de secrétaire général du Journal de l'Ouest, nouveau-né de la presse écrite qui, avec le quotidien arabophone Erraï et Détective, compose le groupe Erraï El Aam. Aux débuts des années 2000, Salah quitte le groupe appartenant au défunt Moussa Benaoum pour une traversée du désert qui durera quatre ans. Un nomadisme bien connu des journalistes algériens de l'époque qui le contraindra à plusieurs expériences, notamment à La Voix de l'Oranie ou Le Régional. Enfin en 2004, il quitte un secteur privé trop inconstant pour ses aspirations et rejoint l'APS où il peut goûter à la stabilité et à la sécurité de l'emploi. Durant les 15 dernières années de sa vie, Salah Djadour a réussi à s'imposer comme journaliste polyvalent qui pouvait, même dans l'adversité, traiter de tous les sujets d'actualité. Ses compétences professionnelles et sa rigueur dans le travail lui ont valu la reconnaissance et la confiance de nombreux acteurs du monde associatif, culturel et universitaire. Dans des messages postés sur les réseaux sociaux, Mourad Senouci, directeur du théâtre Abdelkader-Alloula, "effondré", a déploré une "grosse perte pour la presse, pour le théâtre et pour la culture". Kamel Bereksi, responsable de l'association SDH, a rendu hommage à un journaliste "(...) à la plume incisive et précise, proche de la réalité quotidienne des citoyens (...)" et Azri Ghaouti, homme de théâtre, a regretté la disparition d'une "plume journalistique soutenue par un grand professionnalisme". Salah Djadour, dont la santé a commencé à décliner au début de ll'année, s'est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi à l'âge de 53 ans. Il laisse une épouse, quatre enfants et une corporation orpheline d'un journaliste d'une grande probité.