Résumé : Il croit rêver et craint même de la voir disparaître s'il élèvait la voix. Mais c'est bien Anissa. Elle s'est décidée à lui rendre visite, pour s'assurer qu'il allait bien. Elle a appris qu'il y a eu des attentats. Nedjmeddine lui confie avoir perdu des collègues. Elle lui demande de quitter la police, mais il refuse. Nedjmeddine doit être clair avec elle. -Anissa, il faut que tu te mettes en tête qu'à partir du jour où tu deviens ma femme, tu vivras dans la peur. Peur qu'il m'arrive malheur et même que tu sois prise pour cible. Nous serons deux à être en danger et à vivre dans l'angoisse. -Nedjmeddine, peut être qu'on se fait du mauvais sang pour rien, émet-elle. Peut-être qu'on aura de la chance. Qu'on ne mourra pas... Notre histoire ne peut pas mal finir. Elle vient juste de commencer. -Inch Allah. Avec l'œil protecteur d'Allah sur nous, on passera à travers les mailles du filet. souhaite-t-il. Mais tu es bien courageuse. Tu es venue sans ton oncle. Comment as-tu fait pour le convaincre de te laisser voyager alors que les routes ne sont pas sûres. -Détrompe-toi, je ne suis pas venue seule. Ma voisine devait rendre visite à sa sœur. Je suis venue avec elle et son mari. Mon oncle ne me laissera jamais voyager seule. Il est, certes, ouvert d'esprit, mais jamais il n'acceptera de me mettre en danger. Il fait confiance à nos voisins. -Comment as-tu fait pour le convaincre ? -Il avait remarqué que j'étais triste et l'invitation de la voisine, qui est aussi mon amie et ma confidente, est tombée à point. Nedjmeddine sourit. Il constate qu'elle ne renonce jamais. -Et tu vas passer la nuit chez eux ? -Oui, je ne peux pas passer la nuit chez toi, dit Anissa. Même si tu m'invites. Ça ne se fait pas. Même si je serais très heureuse de passer du temps avec toi. -Bien tenté, dit-il. Tu t'invites chez moi ? -Oui... -Tu t'invites chez un homme de loi, lui rappelle-t-il. Tu ne pourras pas faire ce que tu veux. Tu es prévenue. -Oui je sais, mais Nedjmeddine, si je viens chez toi, c'est pour faire partie de ta vie pour toujours. -Avec plaisir. -Il faudra que tu voies mon oncle et que tu fasses ta demande, lui rappelle-t-elle. Je suis comme sa fille. Il ne refusera pas ta demande, car il tient à mon bonheur. -Je serais heureux d'en être l'artisan. Si tu veux, nous allons déjeuner chez moi. Je verrais si tu es un cordon-bleu ou si je mangerais à la gargote jusqu'à la fin de mes jours. Si je fais de vieux os dans la police. Il l'emmène chez lui, puis envoie un jeune lui faire des achats. Pour la première fois depuis qu'il s'est installé dans l'appartement, il semble illuminé et plus accueillant avec Anissa. Plus que jamais, il réalise combien il tient à elle. -Je t'aime, lui dit-il. -Ah oui ? Tu me surprends Nedjmeddine, rétorque-t-elle. Pendant des mois, tu as fait comme si je n'existais pas, comme si je ne t'envoyais aucun courrier, ni te laissais aucun message au bureau. Pourquoi ? Pourquoi ce silence ? -Parce que je t'aime Anissa, répond-il simplement. Je voulais t'éloigner de moi pour que tu n'aies pas à souffrir de mon choix. Enfin, maintenant que tu t'es décidée, je ne te laisserais plus. -Nedjmeddine, on a parlé de ta visite chez mon oncle et on a oublié tes parents, se rappelle-t-elle. Mon oncle va exiger leur présence. Sinon, il va refuser. -Je partirais les voir. Souhaitons qu'ils acceptent. Ils ont tellement l'habitude de marier les garçons avec les filles de la famille ou du village. Anissa, cela ne va pas être facile.
(À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.