Résumé : Nedjmeddine n'a pas le temps de retourner voir Anissa. La situation sécuritaire se dégradait au pays. Chaque jour avec son lot de morts. Personne n'y échappe. Nedjmeddine ne prend pas les appels d'Anissa. Il ne répond pas à ses lettres, même si elles lui apportent une bouffée d'air. Anissa ne perd pas espoir. Mais Nedjmeddine ne trouve pas la force de mettre un terme à ses rêves ni de mettre les points sur les "i". Il ne sait pas comment, c'était aller contre ses sentiments. Toutes les fibres de son cœur appellent Anissa et sa raison lui recommande de lui éviter de souffrir. Avec tous les attentats qui marquent le quotidien, il ferait bien de l'oublier. Même si elle tient encore à lui maintenant, il prie pour qu'elle se lasse d'attendre de ses nouvelles. Même s'il lui en coûte elle sera heureuse avec un autre. Elle n'aura pas à vivre avec la peur au ventre. Depuis son passage à Oran, plusieurs mois ont passé. Leurs sentiments n'ont pas changé. Nedjmeddine l'aime toujours autant, mais se sent en danger. Il ne peut pas faire la folie pour l'entraîner dans cet enfer. Elle ne mérite pas de souffrir. Encore moins de mourir par sa faute. Plusieurs agents de l'ordre sont pris pour cible dans la région. Nedjmeddine est très éprouvé par leur perte. Il a beaucoup de peine pour l'un d'eux avec qui il s'entendait bien. Le pays s'enfonce dans la violence. Des Algériens en tuaient d'autres parce que leurs opinions politiques différaient de la leur. Lui, qui avait toujours cru en Allah, est révolté devant tant d'injustices. Le malheur, c'est qu'ils ne peuvent pas reconnaître leurs ennemis. À qui faire confiance ? De quoi sera fait demain ? Aurait-il lui aussi à mourir aussi atrocement ? À quand son tour ? La peur le tenaille bien qu'il soit très courageux. Il en perd le sommeil. Les rares fois où il s'endort, c'est pour faire des cauchemars où il revoit son ami se lever en sang. Si on dit que "demain est un autre jour", personne ne peut dire de quoi il sera fait. La presse en général relate des infos qui donnent froid dans le dos. Anissa continue de lui écrire comme si elle recevait des réponses à son courrier. Elle poursuit son monologue, insistant sur le fait qu'il n'a qu'un mot à dire pour qu'ils soient ensemble. Elle lui a volé son cœur même s'il ne le lui a jamais dit. Il se rend compte qu'elle ne renonce pas à lui, malgré tout. Dans le tunnel sombre qu'est son quotidien, elle est sa lueur d'espoir d'un avenir meilleur. En la sachant de tout cœur avec lui, elle lui donne de la force. Si seulement, il n'y avait pas cette guerre ! Un jour alors qu'il est au bureau avec d'autres agents, on le demande au téléphone. -Commissaire, c'est l'accueil, il y a quelqu'un pour vous. -Il est armé ?, plaisante Nedjmeddine sans rire. -Non... La personne s'impatiente. -Comment ça ? -C'est une belle jeune femme. -J'arrive, dit-il avant de raccrocher. Il est tout surpris par cette visite. C'est la première fois qu'on vient au commissariat pour demander après lui. Tout en quittant rapidement le bureau, il prie pour qu'on ne soit pas venu lui apporter de mauvaises nouvelles. Il n'est pas allé voir sa famille depuis plusieurs mois, et maintenant il le regrette. Et si l'un de ses parents est souffrant ? Et s'il leur est arrivé malheur ? Il ne se le pardonnerait jamais. Nedjmeddine, inquiet, presse le pas dans le couloir, courant presque. Il s'est contenté de leur virer une partie de son salaire pour qu'ils ne manquent de rien. Il regrette, l'argent n'est pas tout. Il lui manque tous. Chaque mois, il a pensé à leur rendre visite, mais il reporte à chaque fois. Nedjmeddine s'attend à voir un membre de la famille ou un garçon de son village. Il est si surpris qu'il en reste bouche bée. Anissa est là devant lui. Il est de nouveau ébloui par sa beauté et son sourire. Elle est venue...
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