À cause de sa situation financière difficile, la société africaine du verre EPE Africaver, basée à Taher (Jijel), n'a pas pu verser les salaires de ses travailleurs depuis au moins cinq mois. La société africaine du verre EPE Africaver, spécialisée dans la fabrication du verre imprimé, dont le siège social se trouve à Taher, à une dizaines de kilomètres à l'est de Jijel, est confrontée à une difficile situation financière, qui s'est non seulement répercutée sur son activité, mais aussi sur les salaires des travailleurs qui ne sont plus payés depuis cinq mois. C'est ce que font savoir les travailleurs de cette société, qui ont lancé, ce lundi 21 décembre, un véritable SOS à l'adresse des responsables concernés, à l'occasion de la tenue d'un sit-in en signe de protestation contre cette situation devant le siège de la wilaya. Soulevant des pancartes à travers lesquelles ils ont appelé à l'intervention de ces responsables pour sauver leur société d'un naufrage certain, les protestataires ont mis en avant leur situation sociale délicate, qui risque de se dégager davantage si leurs salaires ne sont pas versés. Il convient de noter que cette société est en butte à des difficultés qui ne cessent de s'aggraver d'année en année jusqu'à atteindre ce stade, avec pour conséquence le non-paiement des salaires des travailleurs. Et ce n'est pas tout, puisque les principaux fours de cette entreprise sont à l'arrêt pour avoir atteint la limite de leur durée de vie. Selon un chef de service au sein de cette société, les multiples tentatives de remédier à cette situation ont échoué, faute, notamment, de moyens. "On fait dans la récupération des anciennes briques pour reconstruire un de ces fours, mais on n'y arrive pas et on est face à une situation délicate. Tout est à l'arrêt. Il y a des problèmes en tous genres, surtout financiers", explique notre interlocuteur. Chef de service de la production de son état, ce dernier a encore fait part des difficultés qui entravent toute action de réparation ou de remplacement de ces fours. "On fait des arrêts volontaires pour minimiser les dégâts", soutient-il encore. Spécialisée dans la fabrication du verre, l'entreprise Africaver a ajouté à son activité la production du silicate pour faire face à sa difficile situation financière. Mais faute de moyens, la production du verre s'est arrêtée. Face à ces contraintes, des unités du secteur privé ont sauté sur l'aubaine pour récupérer la clientèle de cette société, aggravant encore sa situation. Et pourtant cette dernière a bénéficié d'importants crédits, estimés à des dizaines de milliards, qui n'ont jamais été remboursés, selon le même interlocuteur. D'autres sources au sein de cette enterprise ont confirmé que cette "situation financière difficile" a été "accentuée par un cumul de dettes très importantes et un mauvais héritage". Les mêmes sources ont également fait part des contraintes de la pandémie de Covid-19, qui ont impacté l'activité de cette entreprise, qui se sont ajoutées aux fours qui sont en train d'être refaits et des dettes désormais plus importantes que les revenus financiers. Entrée en activité en 1987 et employant quelque 200 travailleurs, Africaver de Taher est une filiale du groupe Enava.