Une première à Bordj Bou-Arréridj : 5 femmes hirakistes, âgées de 31 à 63 ans, ont été convoquées, hier matin, devant le magistrat instructeur près le tribunal de Bordj Bou-Arréridj. Jugées en comparution immédiate dans l'après-midi, les cinq hirakistes sont poursuivies pour "attroupement non armé" et "outrage à un corps constitué". Outre ces cinq femmes, un jeune homme a également comparu dans la même affaire. "Rien ne justifie ces arrestations et poursuites judiciaires. Les mis en cause n'ont fait qu'exprimer leur refus de la politique du fait accompli et participer à une marche pacifique. Tout cela est garanti par la Constitution algérienne et les droits universels", a soutenu Me Zine Boukhar, membre du collectif des avocats de la défense. "Ces femmes ne sont pas des criminelles ou des délinquantes. Ce sont des mères, des épouses, des sœurs et des femmes algériennes qui ont toujours été le noyau du bonheur de ce pays", appuie un jeune avocat, à la sortie du tribunal. C'est le deuxième groupe de hirakistes à être présenté ce lundi, après celui de mercredi dernier (23 décembre). "Malgré les promesses du nouveau Président, les tribunaux continuent de poursuivre les manifestants pour leur participation à des rassemblements pacifiques ou des posts sur les réseaux sociaux", déplore Me Zine Boukhari, qui demande que ces arrestations et ces poursuites pour des chefs d'accusation tels qu'"attroupement non armé" et "outrage à un corps constitué'' cessent. Lors de ce procès en comparution immédiate, le parquet avait demandé le placement de tous les prévenus sous mandat de dépôt. Mais le juge a décidé du report du procès au 11 janvier prochain, sans placement sous mandat de dépôt des prévenus, selon Me Zine Boukhari. Dans la même journée, à la cour de Bordj Bou- Arréridj, le procès en appel d'un autre hirakiste, Toufik Missour, a été reporté au 11 janvier prochain. Ce hirakiste est, toutefois, laissé en liberté. L'autre procès en appel reporté au 4 janvier 2021 par le tribunal de Bordj Bou-Arréridj est celui de l'activiste et blogueur, Lahcène Bencheikh en détention depuis le 10 novembre. Pour rappel, le tribunal de Ras El-Oued l'avait condamné, en première instance, le 10 novembre dernier, à une peine de 18 mois de prison dont 12 ferme. Il est notamment accusé d'avoir diffusé sur les réseaux sociaux des posts perçus comme portant atteinte à la sûreté de l'Etat, à l'ordre public et aux symboles de l'Etat, outrage à corps constitués et au président de la République.