La double crise économique et sanitaire met sous les caisses de sécurité sociale. C'est le cas surtout de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas) qui a déboursé en 2020, pour les soins des assurés et leurs ayants droit, plus de 110 milliards de dinars. La Cnas a également octroyé aux pharmacies d'officine plus de 1 600 milliards de centimes pour les encourager à s'approvisionner en médicaments génériques. "Toutes ces dépenses font vivre à la Cnas une pression terrible", affirme le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, El-Hachemi Djaâboub. La même situation est vécue par la Caisse nationale des retraites (CNR) qui fait face à un déficit évalué à 780 milliards de dinars. La solution, pour résoudre cet épineux problème, est de bénéficier de crédits sans intérêts auprès du Fonds national de l'investissement (FNI), estime le ministre. Pour Djaâboub, l'équilibre de cette caisse requiert l'existence de 5 travailleurs actifs pour un retraité. Mais avec la baisse des recrutements et la mise au chômage de milliers d'employés à cause de la pandémie de Covid-19, les cotisations ont régressé, explique-t-il. Il évoque, à ce propos, l'arrêt qu'ont connu les entreprises activant dans le montage automobile, de l'électroménager et la fermeture des succursales des concessionnaires automobiles qui ont engendré la perte de plus de 50 000 postes d'emploi. Cela est essentiellement dû aux "écueils bureaucratiques qui bloquent l'acte d'investir en Algérie et empêchent la naissance de milliers de postes de travail. Ce sont de nombreux projets d'investissement créateurs d'emploi et de richesse qui sont bloqués dans notre pays à cause de la bureaucratie", déplore-t-il. "Ce qui a donné lieu à un ratio de 2,2 employés en activité pour un retraité", relève le ministre qui tient à rassurer que la solution qui est celle d'augmenter le taux de cotisations des travailleurs ne sera pas appliquée. Il privilégie, en revanche, la création davantage de postes d'emploi et la préservation de ceux qui existent, en assurant, à travers des mécanismes à mettre en place, aide et accompagnement aux entreprises publiques et privées, contraintes de recourir aux licenciements, voire au dépôt de bilan, en raison de la double crise économique et sanitaire. Par ailleurs, le département de M. Djaâboub s'est engagé pour le remboursement d'une partie des frais des examens médicaux effectués dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Ainsi, le test PCR, qui coûte 8 800 DA, sera remboursé à raison de 3 500 DA. Pour le scanner thoracique fixé à environ 10 000 DA, la sécurité sociale remboursera jusqu'à hauteur de 5 000 DA, alors que les tests antigéniques seront pris en charge à raison de 1 500 DA. Cette opération de prise en charge, qui débutera dès le 1er janvier, s'étalera sur 6 mois. Il suffit que l'assuré social présente sa carte Chifa au guichet de la caisse. À propos, des indemnités liées aux travailleurs et employés qui n'ont pas perçu leur salaire ou ont perdu leur emploi en raison de l'épidémie de Covid-19, le ministre fait état de 56 000 travailleurs concernés. "Ce sont les entreprises et les administrations publiques qui paieront leurs salaires, et non pas la Caisse de Sécurité sociale", a précisé Djaâboub, lors de son passage, hier, sur les ondes de la radio Chaîne 1. Sur un autre registre, le ministre souligne l'existence de quelque 75 000 postes budgétaires gelés. Il est, par ailleurs, question d'une attribution exceptionnelle de 30 000 postes au secteur de l'éducation. Le Premier ministre a dévoilé, en outre, un autre plan qui adopte de nouveaux mécanismes pour intégrer tous les titulaires de contrat de pré-emploi d'ici à deux ans et demi au plus tard.