L'état de dégradation avancé des routes menant à la station thermale est dangereux et offre un spectacle désolant. S'il y a bien une localité au niveau de la wilaya de Béjaïa qui demeure encore le parent pauvre du programme de développement local, lancé par la commune d'Addekar, c'est incontestablement Acif El Hammam. Cette région, énormément prisée par les touristes en quête d'escapade et d'évasion, reste, cependant, moins bien lotie en constructions et aménagement des routes. Ce faubourg, comme son nom l'indique si bien, recèle des atouts indéniables d'une grande station touristique et “accueille” tout au long de l'année des milliers de touristes venus des quatre coins du pays. Néanmoins, cet essor économique de ces derniers temps, depuis l'amélioration de la sécurité dans ces lieux paradisiaques, risque d'être compromis au vu de l'état de dégradation avancé des routes. Cette station thermale, qui constitue le fleuron des collines d'Adekar, ne mérite aucunement le sort qu'il lui a été réservé. À l'heure de la grande manne pétrolière et des grands chantiers lancés à travers le pays, dans le cadre du plan quinquennal (2005-2009), Acif El Hammam n'est même pas doté d'une route digne d'une région touristique. Le chemin, pardon, le sentier menant à cette station thermale depuis la RN12 à partir d'Aguemoune, en passant par Aït Yahia, est assimilé à un champ de pâturage. Le spectacle est désolant. En roulant sur ce chemin, il n'est pas exclu de se heurter à un bloc de terre après un glissement de terrain la veille. Si, par hasard, deux véhicules légers se croisaient, aucun des deux ne pourrait passer, tellement la chaussée est étroite. Alors que dire lorsqu'il s'agit de deux camions ! D'ailleurs, les habitués de ces lieux déconseillent aux automobilistes étrangers d'emprunter ce chemin en hiver, car le risque de laisser sa voiture au milieu de la chaussée est très élevé. “Les nids-de-poule se transforment pendant l'hiver en poches de boue. Commence alors pour les automobilistes le patinage artistique”, s'indigne un habitant d'Aït Yahia. Et d'ajouter avec amertume : “En hiver, des scènes affligeantes se succèdent sur ce tronçon routier, puisque Acif El-Hammam se retrouve carrément isolé et enclavé dès les premières chutes de neige.” C'est une route qui est dans un état extrêmement critique et qui présente un danger permanent. “C'est une allée qui est devenue exiguë et étriquée même pour un baudet”, ironise un autre habitant du village voisin. Avec l'usure du temps, ce sentier est en train de se rétrécir jour après jour, sans que les autorités locales daignent trouver une solution. Cet état de fait perturbe depuis des années et enclave davantage cette agglomération. Cette situation n'a laissé personne indifférent. Les commerçants d'Acif El-Hammam et les membres des associations de villages de Timri, Tighzert, Ighil Lekroune, Tazrout, Aït Malek, Ahriz, Henied, Hammam Centre, Kiria, Aït Yahia et Aghelad ont, maintes fois, adressé des réclamations écrites aux autorités compétentes, à savoir l'APC, le chef de daïra et même le wali, vainement. Le problème risque encore de s'aggraver. H. H.