Contrairement aux années précédentes, la célébration des fêtes de fin d'année s'est déroulée dans des conditions particulières en raison notamment des contraintes liées à la crise sanitaire. Pour les célébrations de fin d'année, les Algériens ont pour coutume de se retrouver en famille ou entre amis, de s'offrir un dîner-spectacle organisé dans des restaurants et des hôtels, ou alors de partir tout simplement en Tunisie, destination de prédilection pour nombre de familles ces dernières années. Mais si les habitudes ont été quelque peu bousculées, en raison de cet "ennemi invisible", beaucoup n'ont pas renoncé à célébrer le passage au nouvel an. C'est ainsi que malgré la fermeture des établissements et la prolongation du couvre-feu, beaucoup de familles et de jeunes n'ont pas failli à la tradition pour marquer la fin du "cauchemar" vécu durant l'année 2020, en caressant l'espoir d'un renouveau pour l'année qui s'ouvre et un retour à la vie normale. Comme d'ordinaire, les pâtisseries ont été prises d'assaut et les commandes n'ont pas cessé depuis une semaine pour l'incontournable bûche. Sur les réseaux sociaux, pâtissiers et internautes rivalisaient en cette période qui, pour augmenter le chiffre d'affaires qui, pour passer commande en ligne. Mais certains ont préféré la préparer à la maison pour la déguster en famille. Pour Feriel, une trentenaire, ce réveillon est exceptionnel et les restrictions sanitaires, notamment le couvre-feu à 20h, leur ont paradoxalement permis de se "réunir" avec les grands-parents, oncles, tantes, cousins et cousines. "Nous avons commencé les préparatifs, il y a plus de 15 jours. Nous nous sommes d'abord concentrés sur la déco inspirée de plusieurs comptes de Pinterest. Nous avons par la suite choisi un menu de salés et sucrés dont une partie a été commandée et l'autre réalisée à la maison. Chacune de nous a préparé un gâteau et des amuse-bouches que nous avons présentés sur une grande table", détaille-t-elle à Liberté. Afin de célébrer cette nouvelle année dans les meilleures conditions, aucun détail n'a été négligé. "Nous voulions aussi faire un dress-code qui allait avec la décoration, mais à la dernière minute, nous nous sommes dit que ce n'était pas trop évident", dit-elle. Cela n'a pas empêché pour autant notre interlocutrice et ses proches, raconte -t-elle encore, de se mettre sur leur trente et un pour célébrer l'événement dans une ambiance festive et sympathique : entre musique, danse et "rigolade", et ce, jusqu'à 2h du matin. Mais cela n'a pas été le cas de tous. Des couples ont décidé de le passer dans la stricte intimité familiale en compagnie des enfants, avec à la clé un dîner léger et en regardant les fameuses émissions musicales et les bêtisiers de fin d'année. Pour tenter d'oublier, du moins le temps d'une soirée, le cauchemar de la pandémie, certains ont consenti à se retrouver sous un même toit. Il faut dire que la joie et la bonne humeur n'ont pas été au rendez-vous pour tous pour ce nouvel an. Il a été morose pour un grand nombre de foyers, particulièrement pour les personnes âgées qui, habituellement, le fêtent entourées de leurs enfants et petits-enfants. Tous comme les jeunes n'ayant pu rejoindre leur famille. À l'exemple de Walid, originaire de Béjaïa et installé à Alger, sa maman n'ayant pas pu prendre sa progéniture dans les bras. "Mes frères et sœurs sont installés à l'étranger, et avec la fermeture des frontières, ils n'ont pas pu faire le déplacement. Ma mère s'est ainsi retrouvée seule avec mon frère pour les fêtes, alors qu'habituellement, la maison est pleine en cette période", nous a-t-il affirmé avec regret. Un désarroi, voire une déprime, qui a aussi touché des centaines de foyers, comme les familles des détenus d'opinion et politiques qui commencent leur nouvelle année sans leurs enfants qui croupissent en prison.