«Depuis le début de la semaine dernière, j'ai eu une centaine de commandes de bûches, des tartes et autre cookies chocolat» A la veille du Nouvel An, la capitale se transforme en lieu de fête. Le réveillon en Algérie se fête autrement. Comme chaque fin d'année, la plupart des magasins sont garnis de sapins et de guirlandes. Tout indique que cette soirée de fiesta sera inoubliable pour les familles qui se préparent à une soirée bien arrosée où les feux d'artifice seront au rendez-vous. A Alger, les grands hôtels, les restaurants et les discothèques se préparent à fignoler un programme où la fête va durer jusqu'au petit matin dont les dîners de gala, les animations musicales, les spectacles d'humoristes et les orchestres seront au menu. Il semble que cette fin d'année sera synonyme de bonheur marquée par des offres spéciales et exceptionnelles. «Depuis le début de la semaine dernière, j'ai eu une centaine de commandes de bûches, des tartes et autre cookies chocolat», indique Hussine, gérant d'une pâtisserie à Alger-Centre. Il précise entre autres que la majorité des clients opte pour le gâteau au chocolat. «Les prix varient entre 1200 et 2800 pour la bûche», souligne le pâtissier en indiquant qu'à chacun selon ses moyens. Selon des témoignages recueillis au centre-ville d'Alger, les Algérois sont divisés entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre la célébration du jour de l'An. «Chacun selon ses moyens, les familles modestes fêtent le jour de l'An autour d'un dîner spécial dont la bûche et les chocolats garniront la table», souligne un parent en précisant qu'il achète toutes sortes de chocolats juste pour faire plaisir à ses enfants âgés entre 5 ans et 8 ans. «Ce jour est une occasion pour se réunir en famille, dans la convivialité et échanger des voeux de joie et de santé. Je ne comprends pas pourquoi certains s'acharnent contre la fête?», souligne un autre parent. De son côté, Rachid, un jeune commerçant révèle qu'il passe le réveillon en compagnie de ses amis. «Nous avons prévu de passer la soirée du Nouvel An à la plage sous la belle étoile, nous avons tout préparé, le dîner, les boissons etc...» Il ajoute en rigolant que la bûche ne sera pas inscrite au menu. Par ailleurs, nombreux sont les jeunes qui optent pour les agences de voyages qui leur proposent plusieurs formules de séjour à l'étranger ou une escapade au Sud. En outre, beaucoup d'Algériens rejettent la flambée des prix à la veille du jour de l'An. Ils ont tous le même discours. «Comme à chaque approche d'une fête religieuse ou pas, les prix flambent, ils ne sont pas abordables pour toutes les familles», regrette une femme au foyer en ajoutant que la plupart des pères de famille ne sont pas en mesure d'offrir à leur famille un dîner digne de ce nom. Il semble que les Algériens en général grands et petits veulent faire la fête juste pour fuir la routine du quotidien. «Faisons de ces fêtes de fin d'année un moment de détente et de symbiose fraternelle, de joie et d'éclatement pour oublier les peines et les difficultés de 2013 dans l'espoir d'une année meilleure», souhaite Omar.T, un retraité. «L'année 2013 tire sa révérence pour céder place à une autre que tous les Algériens espèrent porteuse de bonheur et de prospérité. Une année qui se termine et une autre qui commence, c'est une belle occasion de faire la fête, j'espère que la société civile se mobilise à travers différentes actions, permettant aux personnes abandonnées de se sentir moins seules au moment des fêtes», commente un autre passager rencontré au centre-ville. En revanche, malgré le fait que la nuit du 31 décembre sera célébrée aux quatre coins du monde, certaines familles algériennes le boycottent, non pas par souci financiers mais pour des convictions personnelles et religieuses. «Nous sommes des musulmans dans un pays musulman, nous n'avons pas à fêter le jour de l'An, les musulmans ont deux fêtes pas plus», souligne Mourad, un jeune Algérien rencontré dans la rue. Sa réflexion ne reflète pas son look, ce jeune souriant paraît cool et très moderne. Et pourtant nombreux sont ceux qui adoptent ce genre d'idées et refusent carrément que le jour de l'An soit célébré pour diverses raisons. «Le jour de l'An est haram, puisque la célébration de la fin de l'année n'est en rien un événement religieux. Il s'agit seulement d'une tradition universelle adoptée par plusieurs civilisations», affirme Khadidja, jeune étudiante. Elle précise que cette situation est complexe, en se demandant pourquoi les Chrétiens ne fêtent pas les fêtes des musulmans. Rahim partage le même avis que les précédents, il révèle que les Algériens ne doivent pas célébrer le jour de l'An. «Pourquoi les musulmans ne gardent pas leur identité religieuse et culturelle», explique-t-il. Pour de nombreux Algériens, le jour de l'An est un rendez-vous à ne pas manquer!