L'appel à la grève nationale de deux jours, lancé par la Fédération du commerce et du tourisme affiliée à l'UGTA, a été massivement suivi, hier, par les travailleurs de la direction du commerce d'Oran. "Le débrayage est observé par la majorité des 450 employés que compte la direction du commerce", a indiqué M. Benyamina, porte-parole de la section syndicale de l'UGTA, en soulignant que l'ensemble des 220 travailleurs adhérant au syndicat ont suivi l'appel. Dans le communiqué annonçant la grève, les travailleurs rappellent que le recours au débrayage intervient après l'échec des négociations entre le syndicat et le ministère de tutelle, bien que celui-ci ait reconnu la légitimité des revendications socioprofessionnelles portées par les travailleurs. "Demain (aujourd'hui, ndlr), nous serons aussi en grève, et si aucune réponse ne nous parvient de la tutelle, nous reconduirons le débrayage pendant quatre jours la semaine prochaine", a ajouté Benyamina en n'écartant pas le recours à une grève ouverte si la situation demeure en l'état. À Tizi Ouzou, la direction du commerce de la wilaya et ses quatre inspections (Azazga, Draâ Ben-Khedda, Draâ El-Mizan et Larbâa Nath Irathène) ont été paralysées, hier, par un mouvement de grève nationale des travailleurs du secteur. Observé à l'appel des deux syndicats, UGTA et Snapap, le débrayage a été suivi à 95%, a indiqué, sur place, un représentant syndical, tout en précisant que cette grève sera encore reconduite aujourd'hui, lundi. "C'est une grève nationale de deux jours des travailleurs du secteur du commerce. Celle-ci sera suivie par un autre débrayage de trois jours, prévu du 10 au 13 janvier prochain", a expliqué le même syndicaliste, avant d'enchaîner : "C'est une grève pour dire non à la marginalisation des travailleurs du secteur du commerce. Cela fait plus de 3 ans que nous revendiquons nos droits, mais, à ce jour, rien n'a été pris en charge par nos responsables." Le secteur du commerce a été complètement lésé, notamment en cette période de la Covid-19, a estimé le même syndicaliste. "Il faut savoir que nous travaillons avec tous les services impliqués dans cette pandémie, mais sans avoir droit à une prime Covid-19. C'est vous dire à quel point nous sommes marginalisés. Pis encore, nous sommes même moins payés que tous les autres corps spécifiques", a-t-il déploré. "À propos de cette prime, le ministre du Commerce a déclaré que cela n'était pas de son ressort, mais de celui du président de la République. Dans ce cas, nous estimons qu'il est du devoir de notre tutelle de défendre nos intérêts", a-t-il encore insisté. S'agissant des autres revendications, ces travailleurs réclament, entre autres, la révision du statut particulier des corps spécifiques appartenant à l'administration du commerce, la révision du régime indemnitaire, l'application des promotions, ainsi que l'officialisation par décret de la prime relative à l'obligation de service. Outre ces revendications, ils réclament une prise en charge réelle de l'indemnité relative au fonds des revenus complémentaires. "Nous sommes un corps spécifique qui ouvre droit à cette prime, c'est pourquoi, il faut mettre fin à cette discrimination", a noté le même représentant. Face à cette situation qualifiée de "discriminatoire", les travailleurs du secteur du commerce ont estimé que l'amélioration de leur statut particulier incitera les cadres du secteur à rester dans ce corps qui risque d'être déserté. "Tous les travailleurs des corps spécifiques ont un statut particulier digne de ce nom, alors que ceux du secteur du commerce représentent le maillon faible de la Fonction publique", ont-ils relevé. "La précarité est en train de gagner de nombreux foyers de collègues", ont-ils déploré. À Constatine, les fonctionnaires de la direction du commerce et de ses six inspections ont répondu massivement à l'appel lancé par le Syndicat national des fonctionnaires du ministère du Commerce pour une grève nationale de deux jours. En effet, à 10h, des dizaines de fonctionnaires ont organisé un sit-in de protestation au sein de la direction sise à la zone industrielle Palma à Constantine où ils ont réitéré les revendications de la corporation, notamment celles relatives à l'indemnité forfaitaire du revenu complémentaire (IFRC), en suspens depuis près de vingt années, le versement de la prime Covid et la révision du statut particulier. Selon les travailleurs rencontrés, hier, à la DCP, ce débrayage est "une réponse à l'entêtement de la tutelle qui fait toujours la sourde oreille". "Nous sommes marginalisés par le ministère qui refuse de prendre au sérieux nos revendications au sérieux", lance Lamine, un gréviste qui occupe toujours le même poste depuis plus de 15 ans. Les fonctionnaires de la DCP de Constantine ont montré, hier, leur forte mobilisation avec un taux très élevé de suivi de la grève de l'ordre de 100%, estiment les membres de la section syndicale. Les manifestants tiennent aux revendications citées dans le communiqué du syndicat et menacent de durcir le ton en organisant d'autres actions de grève si leurs doléances ne sont pas prises en charge. Un débrayage de trois jours sera observé du 10 au 13 du mois courant.