Les détenus d'opinion Mohamed Tadjadit, Noureddine Khimoud et Abdelhak Benrahmani resteront en prison après le rejet, hier, de leur demande de mise en liberté provisoire, alors que leur santé ne cesse de se dégrader, selon le collectif de défense. La chambre d'accusation de la cour de justice d'Alger a, en effet, confirmé, hier, la décision du juge d'instruction (tribunal de Baïnem), soit le prolongement du mandat de dépôt des trois détenus, selon le Collectif national pour la libération des détenus (CNLD). Placés sous mandat de dépôt le 27 août 2020, les détenus Mohamed Tadjadit et Noureddine Khimoud ont été auditionnés, rappelle-t-on, dans le fond, devant le juge d'instruction du tribunal de Baïnem, le 16 novembre 2020. Abdelhak Benrahmani, poursuivi dans le même dossier, placé sous mandat de dépôt le 6 octobre 2020, a été, quant à lui, auditionné le 18 novembre 2020 devant le même juge d'instruction. Pour protester contre leur détention "arbitraire", aucune date n'a été fixée jusque-là pour leur procès en première instance, les trois détenus ont entamé une grève de la faim depuis une dizaine de jours. Leur santé s'est sérieusement détériorée ces derniers jours, ce qui a nécessité leur évacuation, mardi, vers le CHU de la capitale, Mustapha-Pacha. Pour rappel, pas moins de 11 charges sont retenues contre eux dont "atteinte à l'unité nationale", "incitation à attroupement non armé", "mise en danger de la vie d'autrui en appelant à un rassemblement pendant la période de quarantaine", "offense au président de la République", "outrage à corps constitués", "atteintes à l'unité et à la sécurité nationales", "publication de nouvelles susceptibles de nuire à l'ordre public", "publication de discours de haine", "discrimination et diffusion de discours de haine en utilisant les technologies de l'information et de la communication".