Le tribunal de Sidi-M'hamed à Alger a rendu, hier, le verdict dans le procès des 24 manifestants arrêtés lors de la manifestation marquant l'anniversaire des évènements du 5 Octobre 1988. Aucune peine privative de liberté n'a été prononcée. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Plusieurs manifestants ont été relaxés alors que d'autres ont été condamnés à une amende de 50 000 dinars, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), rappelant que le procureur général avait requis des peines de 6 mois de prison ferme et une amende de 50 000 DA à l'encontre des 24 manifestants arrêtés le 5 octobre dernier à Alger. Sauf que, selon le CNLD et des avocats, les accusés ne savent pas qui est relaxé et qui est condamné à verser 50 000 DA ! Le Comité national pour la libération des détenus a, en outre, annoncé le transfert des trois détenus d'opinion incarcérés à la prison d'El-Harrach vers une structure hospitalière, et ce, après la dégradation de leur état de santé suite à la grève de la faim qu'ils observent depuis dix jours. Il s'agit de Mohamed Tadjadit, Noureddine Khimoud et Abdelhak Ben Rahmani, qui ont entamé une grève le 27 décembre dernier pour protester contre les conditions de leur détention et la prolongation de leur mandat de dépôt. Les trois détenus contestent, à travers leur action, les dix chefs d'inculpation pour lesquels ils sont poursuivis. Il s'agit, entre autres, selon le Comité national pour la libération des détenus et leurs avocats de «incitation à attroupement non armé», «publications sur les réseaux sociaux pouvant porter atteinte à l'unité nationale», «atteinte au Président», «atteinte à l'unité nationale», «outrage à corps constitué» et «exposition de la vie d'autrui au danger en incitant à un attroupement en période de confinement». Par ailleurs, la même source a annoncé la libération du détenu Slimane Ouadah qui a été placé sous mandat de dépôt, le 29 décembre après présentation devant le tribunal de Relizane. Il a été condamné, hier, à une amende de 100 000 dinars pour « incitation à attroupement » alors qu'il est relaxé pour le chef d'inculpation «outrage à corps constitué ». Toujours dans le cadre des procès des militants, le FFS a annoncé que le président de l'APW de Béjaïa, Mehenni Haddadou, comparaîtra aujourd'hui devant le tribunal de la ville. Pendant ce temps, les appels à la libération des détenus du mouvement populaire se sont multipliés ces derniers jours. K. A.