Amine Mesraoua, ingénieur des travaux publics (promotion 1982) de son état, a fait carrière d'abord à l'aéroport d'Alger, précisément à l'Etablissement national de la navigation aérienne. Amine Debaghine Mesraoua a été installé hier au poste de président-directeur général par intérim de la compagnie nationale de transport aérien Air Algérie, en remplacement de Bekhouche Alleche. Celui, qui était jusque-là conseiller du P-DG d'Air Algérie, a pour mission de redresser la barre de la compagnie et mener un plan de restructuration. Autant dire que les défis qui attendent le nouveau patron de la compagnie sont loin d'être une mince affaire. Pour les relever, il devra puiser dans sa longue expérience dans le domaine du transport aérien pour redresser la barre. L'aviation, faut-il le reconnaître, n'a aucun secret pour Amine Mesraoua, ingénieur des travaux publics (promotion 1982) de son état. Il a fait carrière d'abord à l'aéroport d'Alger, précisément à l'Etablissement national de la navigation aérienne (ENNA), pour rejoindre ensuite Air Algérie en tant que conseiller lorsque Mohamed Salah Boultif était P-DG de la compagnie. En 2016, il atterrit à l'Organisation internationale de l'aviation civile (Oaci), au Canada, pour signer son retour au bercail en 2019 et retrouver sa place de conseiller à Air Algérie depuis mars dernier aux côtés, cette fois-ci, de Bakhouche Allèche. Mais pour remonter la pente, il devra adopter un tout autre mode de gestion que son prédécesseur pour pouvoir sortir Air Algérie de son marasme et trouver le juste équilibre entre les revendications du personnel et les intérêts d'une compagnie en perte de vitesse. Et avec l'éviction inattendue, samedi dernier du P-DG d'Air Algérie et du responsable du Catering, le ton est ainsi donné pour signifier qu'aucun "écart" n'est désormais permis. Mieux encore, le nouveau patron du pavillon national de transport aérien n'a d'autre choix que de composer avec des compétences et savoir prendre des décisions courageuses. Aura-t-il les coudées franches pour mener le pavillon national à bon port ? La question reste, en tout cas, posée. Car, il ne faut pas perdre de vue qu'avec des frontières fermées et des avions cloués au sol depuis mars dernier pour cause de pandémie de Covid-19 et des pertes qui ont atteint les 40 milliards de dinars en 2020, Amine Mesraoua hérite d'une entreprise en proie à une situation compliquée accentuée par un passif bien chargé. Il devra, également, suivre certaines directives esquissées par le président de la République en octobre dernier (Conseil des ministres), qui dictent les premiers contours d'un plan d'action. Celui-ci prévoit de "revoir" le mode de gestion de la compagnie nationale de manière à la rendre compétitive à l'international, tout en veillant à réduire le nombre de ses agences commerciales à l'étranger. Tebboune, pour rappel, a instruit les services compétents de créer des compagnies spéciales en vue d'assurer le service de transport aérien interne et créer, ainsi, une dynamique économique à même d'absorber le chômage. Aussi, a-t-il ordonné la préparation d'une plateforme pour un hub aéroportuaire de l'Algérie à Tamanrasset en collaboration avec les spécialistes et experts pour accéder aux marchés africains et exploiter la conjoncture économique mondiale pour l'ouverture de nouvelles lignes, notamment vers les Amériques et l'Afrique. Il est même question de créer une nouvelle compagnie qui sera dediée uniquement aux vols domestiques en consacrant Air Algérie exclusivement à des vols internationaux. Beaucoup d'autres chantiers sont aussi à intégrer dans la nouvelle équation qui doit tenir compte de l'ensemble de l'environnement qui gravite autour du transporteur, allant de la maintenance des avions au catering et la consolidation de la flotte, au système de réservation, à la communication à la relation avec le client et avec les agences de voyages sans omettre d'étudier la grille tarifaire et mieux soigner l'image de la compagnie. En un mot, tout est à refaire...