L'ancien conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton a appelé mardi l'administration Biden à annuler la proclamation du président sortant, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. "L'abandon par l'administration Trump des engagements concernant la question du Sahara occidental est une erreur que l'administration Biden devrait corriger", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse au Foreign Press Association. L'annonce du président sortant, faite le 10 décembre dernier, était liée à la normalisation des relations entre le Maroc et l'entité sioniste. M. Bolton, qui a rappelé avoir travaillé avec l'ancien envoyé personnel du SG de l'ONU, James Baker, en vue d'organiser un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, a estimé que les Etats-Unis ne devraient pas ouvrir un consulat dans les territoires occupés. Il a également indiqué que les Etats-Unis ne devaient plus parler, lors de leurs interventions à l'ONU, de "l'autonomie" du Sahara occidental, mais plutôt de l'autodétermination du peuple sahraoui, un objectif "pour lequel a été créée la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) en 1991". Dans une tribune publiée, le 16 décembre dernier, dans le magazine en ligne Foreign Policy, John Bolton a assuré que "la meilleure chose à faire pour Biden dès son investiture serait d'annuler la décision (sur la question sahraouie). Ce ne sera pas facile étant donné les attentes, mal inspirées, du côté de Rabat et (d'Israël). Si Biden veut faire un revirement de 180 degrés, il devra le faire immédiatement après son installation, cela minimisera les dégâts". "La reconnaissance par Trump de la souveraineté marocaine (sur le Sahara occidental) mine dangereusement des décennies d'une politique américaine soigneusement mise au point", a-t-il également estimé, notant que "l'approche désinvolte (de Trump) visant à annoncer une autre victoire superficielle provoquera d'importants problèmes de stabilité au Maghreb". "C'est ce qui se produit lorsqu'un amateur prend en main la diplomatie américaine", avait-il conclu.