Résumé : Nedjmeddine et Djalil sont repartis à Chlef. Sarah lui demande de garder un œil sur Djalil. Deux semaines passent avant qu'Anissa ne décide de retourner à Chlef. Nadia est là, elle lui tient compagnie alors qu'elle range ses affaires. Si elle a eu de la chance en amour, ce n'est pas le cas de sa colocataire. -Je ne suis plus retournée chez moi depuis si longtemps, confie Nadia. Je voulais échapper à la pression de ma famille qui voulait me marier avec un autre. -Et ton ami ? Est-ce que tu le revois ? -Non. Il est parti à l'étranger, il ignore que j'ai fugué et que je suis ici, que j'enseigne... Anissa est désolée pour elle. -Peut-être qu'il reviendra un jour ? Pourquoi n'as-tu pas essayé de le joindre ? -J'ai coupé avec tous les gens de ma région. Et je ne compte pas renouer avec eux. Je n'espère plus rien de la vie, cela m'évitera d'être déçue. -C'est vrai, lorsqu'on n'attend rien, on ne risque pas d'être déçu. Mais pour toi ma chère, la vie finira par te sourire, j'en suis sûre. Anissa ne supporte plus l'atmosphère qui règne, elle décide de sortir. -Il me manque des choses, je sors les acheter. -Tu veux que je t'accompagne ?, propose Nadia. -Je dois apprendre à me débrouiller seule. Ne t'inquiète pas si je tarde. Anissa se regarde dans la glace, se peigne, puis se maquille légèrement. -Tu ne devrais pas, conseille Nadia. Petit conseil, n'emprunte pas les petites ruelles. -C'est noté, t'inquiète, mais dis-moi, est-ce qu'on a tenté de vous agresser, ne serait-ce qu'une seule fois ? -As-tu remarqué que je ne porte pas de maquillage ? Les gens ne peuvent pas me remarquer avec mes jupes longues ? Je t'aurais prévenue ! En fait, je ne veux pas que tu attires l'attention sur nous. On vit tranquillement, cela ne devrait pas changer. -N'exagère pas, je ne suis pas la seule à sortir tête nue. Quant à la sécurité, tu ne disais pas que les voisins étaient sûrs ? Ils sont du côté des gentils, insiste Anissa. Nedjmeddine s'en est assuré avant de m'amener ici. Je lui en parlerais. Je file, à tout à l'heure. Elle soupire une fois dehors. Mais Nadia a réussi à l'inquiéter. Une fois dehors, elle marche derrière un vieux couple, prenant des repères. Elle entre dans le premier taxiphone et appelle au bureau de Nedjmeddine, mais le secrétaire répond qu'il est sorti. Le second appel est pour Sid Ahmed. -Vous commencerez un peu plus tôt, lui dit-il. Nedjmeddine m'a appris que vous vivrez avec d'autres enseignantes. Cela me rassure, vous ne serez pas seule. C'est une bonne chose. -Oui, cela m'arrange, répond-elle. Je sortirais sous bonne escorte. -Il le faut, vous êtes nouvelle. Les temps sont durs, personne ne doit baisser la garde, insiste-t-il avant de lui souhaiter bonne chance. Anissa le remercie. Le dernier coup de fil qu'elle donne est pour sa tante. -Louanges à Dieu, tu es bien arrivée. Même si on sait que ton départ est inévitable, on aurait aimé que tu restes encore avec nous. Tu nous manques. Ma fille, prends soin de toi, sois prudente quand tu sors. -Tu n'es pas la première à me le dire aujourd'hui. Ne t'inquiète pas pour moi, votre bénédiction me protègera, j'en suis convaincue. Embrasse toute la famille pour moi. -Je n'y manquerais pas, rentre bien. Mais avant de rentrer, elle fait quelques achats. Elle ne s'est pas trop éloignée dans le quartier. -Alors comme ça, on se promène seule. La voix derrière elle la fait bondir. De surprise et de joie que Nedjmeddine est loin de ressentir tant il est énervé. (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.