Résumé : Nedjmeddine doit persuader l'oncle d'Anissa qu'il fera tout pour la rendre heureuse. L'oncle accepte de rapprocher la date du mariage. Il aborde la question du travail. Nedjmeddine affirme qu'elle sera libre de choisir entre travailler ou s'occuper de leur foyer. Le temps qu'ils se marient, il offre le gîte à un ami de sa région. Ce dernier assiste à une embuscade. Il prodigue les premiers soins aux blessés. S'il a pu sauver leurs collègues, Djalil a été traumatisé plus qu'il ne le dit. Durant plusieurs jours, il ne sort pas. La nuit, il fait des cauchemars. Nedjmeddine le réveille à chaque fois. Le sommeil les a désertés. Pour retrouver un semblant de sommeil, Djalil a été consulté un psychiatre qui lui a prescrit des calmants. Pour pouvoir dormir, Djalil doit prendre des somnifères, et même ainsi, certains soirs, il ne parvient pas à fermer les yeux. Nedjmeddine s'inquiète à son sujet. Il l'a vu perdre des kilos, prendre un coup de vieux depuis qu'il a assisté à l'embuscade. L'un des blessés a été amputé de la jambe, les autres se remettent des interventions, leur vie n'est pas en danger. -Ils étaient inconscients. Normalement, ils n'auraient pas dû descendre de la voiture, surtout quil y avait quelque chose de suspect. -Ils ont dit avoir vu le corps d'un gosse allongé. Ils étaient descendus voir. -Je n'ai pas vu de gosse, dit Djalil. -Ils sont tombés dans un piège. Dieu soit loué, tu as pu les sauver. Arrête de te torturer, tu as été courageux. Tu as accompli ton devoir. Tu devrais dormir comme un bébé, ils te doivent une fière chandelle. -Kho, j'ai peur... Et s'ils m'ont vu ? Et si on se croise et qu'ils me reconnaissent ? S'ils connaissent bien les lieux et qu'ils ont pu filer, c'est qu'ils ont des soutiens dans le quartier. J'ai agi à visage découvert, lui rappelle Djalil. Peut-être même que ma tête est mise à prix ? Ne t'inquiète pas. Dans le feu de l'action, ils n'ont eu le temps que de sauver leur peau. Je ne crois pas qu'ils aient eu le temps de regarder qui que ce soit. -Qu'Allah t'entende. Inchallah que je ne me suis pas mis en danger. Je ne voudrais pas que ma famille me pleure un jour. Ma petite amie ne me supporte plus, elle m'a demandé de faire une pause en attendant. Même elle, elle a peur de sortir avec moi. -Si elle tient vraiment à toi, elle te reviendra. Allez, repose-toi. Essaie d'oublier, lui conseille Nedjmeddine. Mais il est si inquiet qu'il ne peut s'empêcher d'en parler parfois à Anissa. Chaque jour que Dieu fait, ils se parlent au téléphone. -Djalil vient de rompre avec sa petite amie au moment où il a le plus besoin d'elle. En plus, il s'imagine déjà être sur la liste des personnes à abattre. Il a vraiment peur... -Pourquoi ne l'enverrais-tu pas ici, à Oran ? lui propose-t-elle. Cela lui changera les idées. -Il faudrait déjà en parler à ton oncle. Je ne peux pas l'envoyer avant. -Tu as raison, mais je connais bien mon oncle. Il adore aider les gens en détresse. Le fait qu'il soit un héros, va le toucher. Je te tiens au courant. -Anissa, j'ai parlé à un ami qui m'a dit qu'un poste allait se libérer dans le courant du mois prochain, lui apprend Nedjmeddine. Tu penses que ton oncle accepterait que tu viennes l'occuper ? -Ce serait super. Parle à mon oncle, mais le problème, je n'ai pas où loger. -Il y a des colocations pour enseignantes et même pour les policières. Cela leur évite de prendre la route tous les jours. Je peux me renseigner avant. Tu partageras tout avec elles... Alors ? Qu'est-ce que tu en dis ? Au téléphone, Nedjmeddine peut percevoir un soupir et ne sait comment l'interpréter. Il ignore qu'elle est si heureuse qu'elle ne sait plus quoi dire. Travailler à Chlef leur donnera l'occasion, la chance de se voir chaque jour en attendant leur mariage.
(À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.