Décidé à lancer dès son arrivée à la Maison- Blanche, demain, un vaste programme de réformes, Joe Biden va initier le mouvement par décrets et contourner ainsi les possibles lenteurs dues au procès en destitution de Donald Trump. Le 46e Président des Etats-Unis a promis qu'il ferait revenir dès le premier jour de son mandat le pays au sein de l'Accord de Paris sur le climat dont Donald Trump avait claqué la porte en 2017. Il s'est aussi engagé à annuler le même jour le décret migratoire emblématique de Donald Trump, qui interdit l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de plusieurs pays, à majorité musulmane, et considéré par ses opposants comme une mesure islamophobe. Il prévoit d'abroger ces deux décrets présidentiels d'une simple signature, a redit, samedi, son futur chef de cabinet, Ron Klain. Il va ajouter à ces deux mesures une série de décrets censés donner, durant les dix premiers jours de son mandat, l'impulsion nécessaire à sa présidence. Le décret, qui n'est pas soumis à un vote du Congrès, permet au nouveau président d'éviter tout retard législatif dû au procès, au Sénat, de Donald Trump, mis en accusation pour "incitation à l'insurrection" lors des violences au Capitole le 6 janvier. Mais si Joe Biden peut se passer du Congrès pour démarrer ses réformes, il devra se soumettre au calendrier parlementaire pour faire confirmer les membres de son gouvernement, soumis chacun à un vote du Sénat. "J'espère que le Sénat trouvera une façon de gérer ses responsabilités constitutionnelles concernant le procès en destitution, tout en conduisant les affaires urgentes de la nation", a affirmé Joseph R. Biden Jr après la mise en accusation de son futur prédécesseur. Il a émis l'idée que le Sénat, qui passera sous contrôle démocrate, divise son temps avec une demi-journée pour le procès et l'autre pour les auditions de confirmation. Ces auditions débuteront dès aujourd'hui, à la veille de l'investiture du démocrate, avec Alejandro Mayorkas à la Sécurité intérieur, Lloyd Austin à la Défense, Janet Yellen au Trésor et Antony Blinken aux Affaires étrangères. La date du procès contre Donald Trump n'est pas encore fixée. Son premier procès en destitution, qui s'était ouvert en janvier 2020, avait duré 21 jours. Et le climat d'affrontement partisan qui pourrait accompagner les débats menace aussi la promesse de "réconciliation" du Président démocrate.