L'enjeu d'une destitution de Donald Trump, à une semaine de la fin de son mandat, est surtout de l'empêcher de se représenter de nouveau en 2024. Le président américan sortant, Donald Trump, est menacé d'une seconde procédure de destitution "impeachment". L'acte d'accusation devrait être examiné et voté aujourd'hui par la Chambre des représentants, dominée par le camp démocrate rival. Les démocrates ont en effet avancé lundi vers l'ouverture dès cette semaine d'une seconde procédure de destitution contre Donald Trump, accusé d'avoir "incité à la violence" qui a frappé le Capitole mercredi dernier. Une sanction qui restera dans l'histoire des Etats-Unis, faisant du président républicain le premier chef d'Etat américain à être deux fois mis en accusation au Congrès. Et sans attendre cette procédure, l'opposition appelle en parallèle son vice-président, Mike Pence, à le démettre de ses fonctions, en invoquant le 25e amendement de la Constitution américaine. D'ailleurs, les démocrates devaient approuver hier soir une résolution appelant dans ce sens. Tant qu'ils ne l'écarteront pas du pouvoir, la "complicité" des républicains avec Donald Trump mettra "en danger l'Amérique", a tonné lundi la puissante présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi. Accusant le locataire de la Maison-Blanche d'avoir "incité à une insurrection meurtrière", elle a réitéré son ultimatum à Mike Pence de répondre "sous 24 heures" à la Chambre, après l'adoption de cette résolution. Bien qu'il ait approuvé la certification des résultats de l'élection présidentielle du 3 novembre, certifiant la victoire de Joe Biden, le vice-président a clairement indiqué qu'il ne s'engagerait pas dans cette voie. Suite à une rencontre avec Donald Trump, lundi soir dans le Bureau ovale, Mike Pence a affiché son intention de faire – pour l'heure – front commun avec lui face aux démocrates qui réclament le départ immédiat du président. Les deux hommes, dont c'était le premier face-à-face depuis leur désaccord et les violences au Capitole, "se sont engagés à poursuivre leur travail pour le pays jusqu'à la fin de leur mandat". Ce que les observateurs ont interprété comme un signe pouvant signifier que Donald Trump n'a pas l'intention de démissionner avant la fin de son mandat, le 20 janvier, date à laquelle Joe Biden s'installera à la Maison-Blanche. Mais aussi que le vice-président n'a pas l'intention de le démettre de ses fonctions. Soutenu par un vaste nombre de démocrates, et avec le soutien possible de républicains, l'acte d'accusation que la Chambre examinera aujourd'hui devrait être facilement adopté. Mais le doute demeure sur le déroulement, et l'issue, du procès qui devra ensuite avoir lieu au Sénat, aujourd'hui à majorité républicaine. Les démocrates prendront le contrôle de la Chambre haute le 20 janvier, mais ils auront besoin du ralliement de nombreux républicains pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaires à sa condamnation. Un procès risquerait en outre d'entraver l'action législative des démocrates au début de la présidence Biden, en monopolisant les séances au Sénat. Pendant ce temps-là, le camp de Trump ne cesse de comptabiliser les défections. Ainsi, le ministre de la Sécurité intérieure, Chad Wolf, a annoncé lundi soir sa démission à compter de minuit, après celle des ministres du Transport et de l'Education, qui ont démissionné la semaine dernière pour marquer leur condamnation de ces violences.