La présidence de la République centrafricaine a proclamé, jeudi, l'état d'urgence pour 15 jours sur l'ensemble du pays, où une coalition de groupes armés cherche à renverser le président réélu Faustin Archange Touadéra. Cela a eu lieu au moment où l'émissaire de l'ONU en Centrafrique, Mankeur Ndiaye, a réclamé au Conseil de sécurité une "augmentation substantielle" des effectifs de l'opération de paix menée par l'ONU dans le pays, après les récentes attaques meurtrières de groupes armés. Il faut que cette augmentation s'accompagne d'"une plus grande mobilité" des Casques bleus, a ajouté le représentant de l'ONU, en évoquant par ailleurs une "grande désertion" des forces de sécurité centrafricaines depuis décembre, qui nécessitent des réformes selon lui. Le 17 décembre, les six groupes armés les plus puissants qui occupaient les deux tiers de la Centrafrique, en guerre civile depuis huit ans, se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont annoncé le 19, huit jours avant les élections présidentielle et législatives, une offensive dans le but d'empêcher la réélection du président Faustin Archange Touadéra, officiellement reconduit dans ses fonctions.