"Je pense qu'il n'est pas encore trop tard. Il faut discuter et identifier les articles des nouveaux statuts de la FAF qui sont contraires avec la loi fondamentale du sport et les lois de la République et les changer encore. Ce n'est pas un problème (...)." Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III, Amar Bahloul, membre du bureau fédéral de la FAF, a rappelé le contenu de la correspondance de la FIFA, envoyée en octobre 2020, qui oblige la FAF à mettre en conformité ses statuts avec ceux de la FIFA avant la fin de l'année 2020. "Nous devons vous rappeler l'importance du nouveau cadre statutaire et réglementaire qui permettra de garantir un processus électoral démocratique et indépendant supervisé par des comités électoraux indépendants. Dans l'hypothèse où les nouveaux textes révisés dans ce sens ne seraient pas adoptés avant les prochaines élections de la FAF en 2021, nous serions contraints de présenter la situation de la FAF aux organes compétents de la FIFA pour une prise de décision. Dans ce contexte, nous invitons la FAF à nous informer dès que possible de la date fixée pour l'adoption des nouveaux textes", lit-on dans la correspondance de la FIFA du mois d'octobre dernier dont Liberté détient une copie. à ce titre, Amar Bahloul a déclaré : "Aujourd'hui, la FAF se retrouve tiraillée entre les exigences de la circulaire du MJS interdisant toute modification des statuts en fin de mandat des fédérations sportives et la directive de la FIFA qui ne veut pas de nouvelles élections sans le changement des statuts. La FIFA précise bien dans sa correspondance que la FAF risque des sanctions dans le cas contraire. Alors, que faire ? Moi, je pense que la FAF et le MJS doivent s'asseoir autour d'une table et trouver une solution-compromis qui préserve les intérêts du football algérien. Croyez-moi, nous avons essayé de retarder l'échéance en arguant la crise sanitaire, mais la FIFA exige que les élections aient lieu avec les nouveaux statuts." Cependant, Bahloul ne dit pas si la FIFA a relancé la FAF à ce sujet, sachant que la date du 31 décembre 2020 est passée. Comment donc dépasser cet écueil ? Amar Behloul rétorque : "Je pense qu'il n'est pas encore trop tard. Il faut discuter et identifier les articles qui sont contraires avec la loi fondamentale du sport en Algérie et les lois de la République et les changer encore. Ce n'est pas un problème, nous pouvons le faire, il suffit de discuter afin de ne pas mettre en danger le football algérien. Pour le reste, il est clair que la FAF va organiser son assemblée générale ordinaire pour la présentation des bilans et l'assemblée générale élective dans les délais définis par le MJS dans sa récente note méthodologique." Le ministère de la Jeunesse et des Sports a dévoilé mercredi le calendrier du déroulement des assemblées générales électives (AGE) des fédérations sportives nationales, dont le dernier délai a été fixé au 15 avril prochain. Celles de la FAF est prévue entre le 20 mars et le 15 avril. L'intervention de la FIFA remet en cause en fait une circulaire du MJS adressée aux fédérations sportives le 8 juin, dans laquelle la tutelle interdit formellement "la moindre modification dans leurs statuts, règlements généraux et règlements intérieurs à l'approche des assemblées générales électives". Un compromis est-il possible entre la mouture des nouveaux statuts de la FIFA et cette circulaire du MJS, comme le souhaite Amar Bahloul ? À lire de près la première mouture des nouveaux statuts révélée par Liberté dans son édition du 27 avril dernier, les deux parties peuvent trouver une solution consensuelle. En vérité, deux points seulement sont contraires au décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type. Le premier point concerne le fait que les anciens présidents de la FAF ne sont plus membres à part entière de l'AG de la FAF et donc pas éligibles (présidents d'honneur), et le second a trait a l'âge limite (70 ans) fixé par les nouveaux statuts pour se porter candidat aux élections de la fédération de football. Deux points non conformes aux articles du décret exécutif signé par le Premier ministre. Le dernier point est aussi contraire à la Constitution du pays. Le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales stipule dans son article 5 que "l'assemblée générale est notamment composée : des présidents ou des représentants élus dûment mandatés ; des ligues de wilaya légalement constituées, régulièrement affiliées à la fédération et justifiant d'une activité effective et permanente telle que définie par le statut de chaque fédération ; des présidents ou des représentants élus dûment mandatés des clubs sportifs légalement constitués, affiliés à la fédération et classés dans les dix à vingt premières places du championnat ou tout autre système de compétitions nationales pour les fédérations gérant des sports individuels; des présidents ou des représentants élus dûment mandatés des clubs sportifs légalement constitués des divisions nationales affiliées à la fédération pour les fédérations gérant des sports collectifs ; des anciens présidents de la fédération régulièrement élus ; du président de la fédération en exercice (...)". L'article en question précise même que "la composante de l'assemblée générale est fixée et modulée dans les statuts en fonction des spécificités et des exigences requises pour chaque fédération et ce, après accord du ministre chargé des Sports". C'est dire qu'un compromis est possible ! SAMIR LAMARI