Alors que les révélations de Walid Nekkiche continuent d'indigner politiques, défenseurs des droits de l'Homme et simples citoyens, les autorités n'ont pas encore réagi. Les révélations de Walid Nekkiche et de ses avocats, portant sur des actes de torture, continuent de faire réagir et d'indigner nombre de politiques, de défenseurs des droits de l'Homme et de simples citoyens. Tous réclament que justice soit faite. Après avoir dénoncé les "actes de torture", dont a fait état le jeune étudiant dans ses témoignages devant la juge, et réclamé une enquête, l'avocate Me Zoubida Assoul n'y est pas allée avec le dos de la cuillère. Dans un post publié sur sa page Facebook, la présidente de l'Union pour la citoyenneté et le progrès (UCP) demande clairement la démission du ministre de la Justice. Son parti "exige la démission du ministre de la Justice en tant que premier responsable politique de la justice vu son immobilisme de faire triompher la loi", a-t-elle écrit. Dans un autre post, la femme politique s'interrogeait sur l'attitude du procureur de la République. "Qu'attend le procureur du tribunal de Dar El-Beïda pour ordonner l'ouverture d'une enquête judiciaire à la suite des déclarations de Walid Nekkiche ? Les auteurs de tels actes doivent répondre de leurs actes devant la justice", a-t-elle noté. Pour sa part, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a écrit qu'il était "temps pour les juges de commencer à s'amender et à ne pas se rendre coupables de déni de justice". Même réaction d'indignation chez le chargé à la communication du Front des forces socialistes (FFS), Djamel Baloul. "Il faut une mobilisation pour demander des comptes et juger les responsables impliqués dans la pratique de la torture et les traitements cruels et dégradants subis par l'étudiant devant les auxiliaires de justice", écrit-il en guise de commentaires après les révélations du jeune Walid Nekkiche. "Au parquet (...) d'ouvrir une enquête et d'ordonner une instruction judiciaire contre les auteurs de ces faits punis par la loi et interdits par les conventions internationales", écrit le député de Bouira. "Plus grave que les graves révélations sur les sévices subis par le jeune Walid Nekkiche, c'est cette absence de réaction des membres de l'Exécutif qui couvrent par leur silence des actes immondes", fait remarquer, de son côté, l'ancien député Hamid Ouazar. "Un pouvoir qui pratique la torture a déjà perdu la partie", ironise, sur sa page facebook, le journaliste et ancien détenu d'avril 1980 Arezki Aït-Larbi. "(...) Comment se fait-il que toutes ces pratiques ignobles et inhumaines n'aient pas fait l'objet de poursuites et pourquoi lorsqu'il y a des déclarations ou même des plaintes, ce sont les victimes ou ceux qui les dénoncent qui sont inquiétés ?", s'interroge, de son côté, l'avocat Salah Dabbouz, qui a énuméré une longue liste de personnes qui ont déjà subi la torture ces dernières années, à commencer par des militants de la région de Ghardaïa. Le coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Gheras, de son côté, a également condamné la torture subie par Walid Nekkiche et rappelle la "nécessité d'aller vers une période de transition". Le sociologue Nacer Djabi estime, pour sa part, que "ce qu'a révélé le procès du jeune étudiant appelle une position patriotique ferme pour poser la question de la citoyenneté dans ses dimensions morales et politiques". Alors que des citoyens continuent à dénoncer, chacun à sa manière, la révélation de Walid Nekkiche, les autorités n'ont pas encore réagi. Ali Boukhlef