Les habitants de la haute-ville de Béjaïa se sont réveillés, jeudi 4 février, surpris de constater que le buste en bronze à l'effigie du défunt président portugais, Manuel Teixeira Gomes, érigé sur l'emblématique place Patrice-Lumumba, venait de faire l'objet d'un acte de vandalisme. Choqués par cet acte de destruction ayant visé l'un des endroits les plus prisés de leur cité antique, bon nombre de Béjaouis ont immédiatement alerté, à travers les réseaux sociaux, les pouvoirs publics et la société civile en vue d'agir en conséquence. Ainsi, les responsables de l'APC de Béjaïa ont aussitôt dépêché sur les lieux une équipe du service technique de la commune afin de réparer "provisoirement" les dommages causés à cette statue en bronze, inaugurée en mars 2006, en présence de l'ex-président portugais, Jorge Sampaio. En attendant la restauration et le renforcement de ce buste qui a été déboulonné puis jeté à même le sol dans la nuit du mercredi 3 à jeudi 4 février, les ouvriers de la mairie de Béjaïa se sont contentés de le remettre sur son socle. À noter que de nombreux citoyens, dont des militants écologistes, à l'image du président de l'association "El-Ardh" (la terre), Karim Khima, se sont mobilisés dans la même journée de jeudi, pour dénoncer cet acte ignoble et intolérable, tout en interpellant les autorités locales afin d'engager les travaux de restauration de la place Lumumba, mais aussi d'ouvrir une enquête visant à identifier et juger les auteurs de ce grave acte de vandalisme. Il faut souligner que cette symbolique place publique, baptisée du nom de l'ex-Premier ministre congolais, le défunt Patrice Emery Lumumba, assassiné le 17 janvier 1961, a déjà subi un autre acte de sabotage, le mois de décembre 2020, lorsque des malfaiteurs inconnus ont procédé, de nuit, à l'extirpation et au vol des cycas du japon plantés dans des pots, l'été dernier, par des bénévoles du mouvement associatif local. Enfin, il convient de signaler que le choix de la place Lumumba pour ériger le buste de Manuel Teixeira Gomes n'était pas fortuit, puisqu'elle est située à deux pas de la célèbre place du 1er-Novembre (ex-Gueydon), où se trouve l'hôtel "L'Etoile" qui hébergea l'ancien président portugais lors de son exil de 1925 à 1941 à Béjaïa.
