Le service d'hémodialyse de l'EPH de Hammam Bou-Hadjar vient de lancer une caravane de sensibilisation qui devra sillonner les communes des daïras de Hammam Bou-Hadjar et de Aïn El-Arba. Encadrée par des médecins spécialistes, des généralistes, des infirmiers et une psychologue, la caravane qui devait prendre le départ dimanche à partir de l'EPH de la cité des Thermes prendra la destination de la commune de Tamzoura, où sera donné le coup d'envoi de cette opération qui ciblera les personnes vulnérables qui souffrent d'une insuffisance rénale, les diabétiques et les hypertendus des communes d'Oued Sebbah, de Sidi Boumediene, d'Oued Berkèche, de Aïn Beïda et de Hammam Bou-Hadjar. Cette campagne, la première du genre,se veut une promotion sanitaire qui entre dans le cadre de la journée mondiale des insuffisants rénaux, célébrée chaque second jeudi du mois de mars. Elle sera clôturée le 4 mars prochain. Sur cette manifestation, Dr Abdelkrim Zelmati, néphrologue à l'EPH de Hammam Bou-Hadjar, a indiqué à la presse que c'est une idée faite suite au constat d'une hausse vertigineuse de cas d'insuffisants rénaux dans un stade terminal et critique à l'établissement hospitalier, par rapport à la densité de la population des deux daïras. "Ces malades ont besoin d'un lavage des reins selon les deux méthodes existantes actuellement, soit par le biais de l'hémodialyse ou par voie péritonéale. Nous avons donc décidé de bouger et de ne pas laisser ce phénomène s'amplifier en nous déplaçant vers le citoyen", a-t-il précisé. Cette caravane concerne beaucoup plus ceux qui croient qu'ils ne sont pas malades ou ceux qui n'ont jamais ressenti des problèmes rénaux alors qu'ils ignoraient leur maladie. Elle tente d'approcher le maximum de personnes pour effectuer les dépistages précoces. "Pour ce qui est de la maladie des reins, il s'agit de la néphrologie qui diffère totalement de l'urologie qui est une autre spécialité, alors qu'il existe deux types de maladies des reins, l'insuffisance rénale aiguë qui est l'arrêt soudain de la fonction rénale, et l'insuffisance rénale chronique dont l'évolution est lente où on peut intervenir pour stopper ou ralentir la progression de la maladie en maintenant la fonction rénale le plus longtemps possible", a expliqué Dr Zelmati. Selon lui, il existe 850 millions personnes dans le monde qui souffrent de l'insuffisance rénale et 3 millions au niveau national avec une moyenne de 10 à 15% de nouveaux cas dépistés chaque année. Le diabète est la première cause de l'insuffisance rénale que provoque l'hypertension artérielle (HTA), laquelle si elle n'est pas la cause peut être la conséquence. "C'est pourquoi j'appelle les citoyens vulnérables particulièrement les diabétiques, les hypertendus et les malades chroniques à procéder au dépistage précoce à travers les analyses du sang et de l'urine", a souligné Dr Zelmati. "Dans une période de quatre mois, nous avons reçu 17 malades au stade terminal qui sont passés directement à la dialyse. En 2017, l'insuffisance rénale est la 10e cause de mortalité précoce en Algérie et en 2040 elle occupera la 5e cause de la mortalité précoce pour les personnes âgées de moins de 50 ans", a-t-il ajouté. De son côté, Djaâdane Kouider, cadre et agent paramédical au service d'hémodialyse de l'EPH de Hammam Bou-Hadjar, a révélé que ce service d'hémodialyse qui existe depuis 2004 suit 43 insuffisants rénaux issus des daïras de Hammam Bou-Hadjar et de Aïn El-Arba et dont l'âge varie entre 16 ans et 90 ans. Il a indiqué que depuis l'ouverture de ce service d'hémodialyse en 2004, les 14 appareils d'hémodialyse ont été usés suite à la surcharge de leur utilisation, car chaque semaine ce sont deux ou trois appareils qui tombent en panne avant que le service ne soit renforcé par deux nouveaux appareils d'hémodialyse grâce à une dotation de la part de l'administration qui vient de soulager le service.