Le ministère délégué chargé du Commerce extérieur a recensé récemment plus de 15 produits locaux exportables à même de permettre d'engranger des devises pour le pays. Le ministre du secteur Aïssa Bekkaia, dans ce sens, évoqué une série de mesures prises dans le but d'accompagner les opérateurs économiques et accroître le volume des exportations. Même si le montant des 4 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures (EHH) fixé par le président de la République pour l'exercice de 2021 est difficilement réalisable, il n'en demeure pas moins que le chiffre attendu pour cette échéance se rapprocherait de cet objectif. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri, avance un total d'EHH qui avoisinera les 3,5 milliards de dollars d'ici à la fin de l'actuel exercice. Ce montant sera déjà en hausse comparé à l'année écoulée clôturée à 2,3 milliards de dollars, selon les statistiques des douanes. En dehors des dérivés du pétrole, des autres produits agricoles et agroalimentaires, les pouvoirs publics peuvent compter pour l'exercice actuel, sur l'apport des exportations de ciment et du rond à béton qui, selon Ali Bey Nasri, seront évaluées à 200 millions de dollars chacune. Il y a lieu de tenir compte également, ajoute-t-il, des exportations du groupe Cevital estimées à 300 millions de dollars pour le sucre et plus de 50 millions de dollars pour le verre plat de sa filiale MFG (Mediterranean Float Glass). Les exportations de tous ces produits, cités par le premier responsable de l'Anexal, pourront atteindre les 800 millions de dollars. Les exportations de la filière de l'électroménager pourraient atteindre une valeur de près de 100 millions de dollars. Plusieurs créneaux d'exportation sont actuellement à l'arrêt. De nombreux produits sont suspendus à l'export. C'est le cas des pâtes alimentaires et dérivés et les produits du terroir. Or, ces produits enregistrent une forte demande de la part de la communauté algérienne installée à l'étranger notamment à l'approche du mois de Ramadhan. "Pourquoi on interdit l'exportation de ce type de produits très prisés outre-mer ?", s'interroge Ali Bey Nasri. Le secteur de l'électronique et de l'électroménager est également bloqué à l'exportation alors qu'il existe des capacités dormantes importantes. Ce sont autant de niches de rentrée de devises négligées par les pouvoirs publics. Cependant, pour enclencher une nouvelle dynamique, des contraintes doivent être levées dans l'immédiat. À commencer par la lancinante question de la réglementation des changes, notamment l'aspect relatif à la domiciliation, qui, selon les propositions de l'Anexal, doit être préalable à tout transfert, engagement et dédouanement pour les exportations des biens. Le seuil de la valeur des importations/exportations, pour que celles-ci soient dispensées de la domiciliation bancaire, doit être revu à la hausse, soit un niveau égal ou inférieur à 150 000 DA au lieu de 100 000 DA actuellement, propose l'Anexal. Outre l'ouverture de bureaux de représentations, l'Anexal souhaite également que "l'exportateur bénéficie de la rétrocession des devises au fur et à mesure de leur rapatriement".