"Ni Etat militaire ni Etat islamiste, l'Algérie libre et démocratique vivra !", scandaient, hier, des centaines d'étudiants de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, lors de leur première marche après un an de trêve sanitaire. La communauté universitaire de Béjaïa, qui s'est distinguée par son engagement infaillible dans la révolution du sourire, a, sans conteste, réussi son pari de renouer avec la mobilisation et l'ambiance festive qui avaient caractérisé les manifestations hebdomadaires du Hirak. En effet, plusieurs centaines d'étudiants, d'enseignants et de travailleurs ATS ont battu le pavé, hier, depuis le campus Targa-Ouzemour, point de départ habituel des marches hebdomadaires, jusqu'à la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel. Brandissant le drapeau national aux côtés de l'emblème amazigh, les manifestants ont repris, tout au long de leur itinéraire, les slogans phare du mouvement populaire né le 22 février 2019. "Dawla madania, machi âaskaria" (pour un Etat civil et non militaire), "Djazaïr hourra démocratia" (pour une Algérie libre et démocratique), "Mazalagh d-Imazighen" (nous demeurons des Amazighs), "Echaâb yourid isqat ennidam" (le peuple veut la chute du régime), "H'na ouled Amirouche, marche arrière ma n'wellouch" (nous sommes les descendants du colonel Amirouche, nous ne ferons jamais marche arrière), "Ennidal, ennidal, hatta yaskot ennidam" (nous poursuivrons notre combat jusqu'à la chute du régime), "système dégage"... sont autant de chants et de mots d'ordre clamés par la foule. Après avoir sillonné la route du stade de l'Unité maghrébine, le carrefour d'Aâmriw, puis le boulevard de la Révolution, la procession humaine gagne la rue de la Liberté — Hocine-Aït Ahmed —, avant de converger vers la symbolique place Saïd-Mekbel, point de chute de la manifestation. Là encore, les manifestants scandent de nouveau les mêmes slogans réclamant "le départ définitif du système", "la mise en place d'une période de transition" et "l'instauration d'un véritable Etat civil, démocratique et social".